Les États-Unis et l'Ukraine ont atteint un principe d'accord concernant l'exploitation des minéraux ukrainiens. Ce développement résulte de deux mois de négociations qui ont failli échouer le 28 février. La rencontre entre le président américain, Donald Trump, et son homologue ukrainien, Volodimir Zelenski, au Bureau ovale, a été particulièrement désastreuse. L'accord a été signé virtuellement par le secrétaire du Trésor américain, Scott Bessent, et la vice-première ministre ukrainienne, Yulia Svyrydenko.
Les deux parties espèrent finaliser le texte la semaine prochaine. Cependant, les détails de cet accord restent flous. L'accord précédent, qui a échoué en février, prévoyait un fonds commun pour l'exploitation des ressources ukrainiennes, partagé à 50 % entre les deux pays.
Les revenus générés par cet accord devaient servir à la reconstruction de l'Ukraine, mais seulement après que les États-Unis aient reçu leur part. Ce qui est paradoxal, c'est que personne ne sait si ces ressources existent réellement. Trump a même demandé à Zelenski de fournir des terres rares d'une valeur de 500 milliards de dollars.
Ce souhait semble irréaliste, car l'Ukraine pourrait ne pas disposer de ces ressources. Tyson Barker, ancien membre de l'équipe de reconstruction de l'Ukraine au Département d'État, souligne que les informations sur ces minéraux proviennent principalement d'analyses soviétiques anciennes.
Les autorités ukrainiennes reconnaissent que certains des rapports sur les terres rares datent de plus de 60 ans. Selon le US Geological Survey, il n'y a pas d'indications claires de réserves rentables en Ukraine. En outre, la proposition de Trump pourrait violer le Droit International, car elle repose sur des bases instables.
Si l'Ukraine ne possède pas de terres rares, il sera difficile de répondre à cette demande. De plus, le marché mondial de ces matériaux est très limité, générant environ 3 milliards de dollars en 2023.
Les estimations indiquent qu'en 2023, environ 350 000 tonnes de terres rares ont été extraites dans le monde, la Chine représentant 69 % de cette production. En comparaison, la valeur des terres rares est relativement faible par rapport à d'autres métaux précieux.
Le gouvernement ukrainien n'a pas évalué ses réserves de lantanides et de néodyme, rendant l'exploitation incertaine. De plus, les entreprises intéressées par cet accord ne semblent pas nombreuses, car les grandes sociétés minières sont principalement basées en Australie, au Royaume-Uni et au Brésil.
Bien que l'Ukraine possède des réserves de graphite et de lithium, ces ressources restent inférieures à celles de ses alliés. Par exemple, l'Ukraine prétend avoir 6 % des réserves mondiales de graphite, mais cela reste insuffisant face à des pays comme la Turquie et le Brésil.
La situation géopolitique actuelle complique davantage l'exploitation minière. Plus de la moitié des réserves minérales pourraient être situées dans des zones occupées par la Russie. De plus, la guerre a causé des destructions significatives de l'infrastructure électrique, essentielle pour le secteur minier.
Malgré les défis, certains experts restent optimistes quant au potentiel énergétique de l'Ukraine, notamment grâce à ses centrales nucléaires. Toutefois, la corruption et la bureaucratie demeurent des obstacles majeurs pour attirer des investissements étrangers. La capacité de Zelenski à gérer ces défis sera cruciale pour l'avenir de l'industrie minière en Ukraine.