La Union Européenne a récemment conclu un accord commercial avec l'Indonésie, le quatrième pays le plus peuplé du monde, avec près de 285 millions d'habitants. Bien que son Produit Intérieur Brut (PIB) soit de 1,2 billion d'euros, ce qui est légèrement inférieur à celui de l'Espagne, cet accord revêt une grande importance pour Bruxelles. En effet, l'UE cherche à diversifier ses marchés et ses partenaires après la guerre commerciale initiée par Donald Trump.
Ce pacte entre l'UE et l'Indonésie inclut un traitement préférentiel pour l'accès à des matières premières essentielles comme le nickel et le cobalt. Selon les estimations de l'UE, cela pourrait entraîner une économie de 600 millions d'euros pour l'Europe. Maros Sefcovic, le commissaire au Commerce, a souligné que "les relations commerciales ne sont pas seulement des outils économiques, mais des actifs stratégiques".
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a désigné Sefcovic pour mener les négociations avec les États-Unis. Après un accord jugé insatisfaisant avec l'administration Trump, l'UE cherche activement de nouveaux partenaires. La semaine dernière, von der Leyen a annoncé son intention de conclure un accord avec l'Inde d'ici 2025.
Elle a déclaré : "Avec le géant minier indonésien, nous avons atteint un accord politique sur un ambitieux accord de libre-échange. Nous voulons conclure un accord avec l'Inde cette année." L'UE est également en pourparlers avec d'autres pays tels que l'Afrique du Sud, la Malaisie et les Émirats Arabes Unis, soulignant l'importance des matières premières pour ses projets stratégiques.
Malgré ces avancées, des obstacles subsistent dans les négociations avec l'Inde, le pays le plus peuplé du monde après avoir dépassé la Chine en 2023. Un point de friction majeur concerne le riz basmati. Sefcovic a reconnu que c'est un "problème délicat" qui pourrait compliquer les discussions.
India exige que la Commission reconnaisse que le riz basmati est exclusivement indien, ce qui pourrait interdire à Pakistan de vendre ce produit dans l'UE. Cela susciterait des tensions avec le Pakistan, le cinquième pays le plus peuplé du monde. La Commission doit donc évaluer soigneusement ses décisions, car cette question dépasse le cadre économique et touche à des enjeux historiques et politiques.
Le riz basmati est un sujet de discorde entre l'Inde et le Pakistan depuis leur indépendance vis-à-vis de la Grande-Bretagne au milieu du XXe siècle. Les deux pays revendiquent la paternité de ce produit, cultivé principalement dans les contreforts de l'Himalaya. Cette lutte pour la dénomination d'origine est donc bien plus qu'une simple question commerciale.
Les enjeux sont à la fois économiques et symboliques, car ils touchent à l'identité nationale des deux pays. Par conséquent, la Commission européenne doit naviguer prudemment dans ces négociations, en tenant compte des répercussions potentielles sur les relations régionales.
L'accord commercial entre l'UE et l'Indonésie représente une avancée significative pour Bruxelles dans sa quête de nouveaux partenaires économiques. Cependant, les négociations avec l'Inde, notamment sur le riz basmati, illustrent les défis complexes auxquels l'UE est confrontée. La gestion de ces relations commerciales est essentielle pour assurer la stabilité et la croissance économique en Europe.