Le parti d'opposition principal en Éthiopie a exprimé des inquiétudes face à l'annulation de son statut légal par la commission électorale. Le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) a appelé l'Union africaine à intervenir pour médier avec le gouvernement fédéral. Cette décision intervient dans un contexte de tensions politiques croissantes.
Le TPLF a qualifié cette interdiction de toute activité politique de « dangereuse », menaçant ainsi l'accord de paix de 2022 qui avait mis fin à deux ans de conflit dans la région du Tigré. Le parti, qui a dominé la politique éthiopienne pendant des années, a été interdit pour ne pas avoir organisé une assemblée générale.
Cette décision a été prise alors que des élections nationales sont prévues pour juin prochain. La coalition dirigée par le TPLF avait pris le pouvoir lors d'un coup d'État en 1991, mais a perdu son influence en 2018 avec l'arrivée au pouvoir du Premier ministre Abiy Ahmed.
Le TPLF gère actuellement l'administration intérimaire du Tigré, mise en place dans le cadre de l'accord de paix de Pretoria. Cependant, des divisions internes au sein du parti compliquent la tenue d'élections internes. Deux factions revendiquent le contrôle du TPLF.
La Commission électorale nationale d'Éthiopie a décidé de « radier formellement » le TPLF en raison de son incapacité à organiser une assemblée générale. En réponse, le parti a protesté et a demandé à l'Union africaine de faire pression sur le gouvernement fédéral pour suspendre cette interdiction.
Dans une lettre adressée à l'Union africaine, le TPLF a affirmé que cette interdiction « nie un droit » qu'il avait récupéré grâce à l'accord de Pretoria. De plus, cette situation pourrait compromettre les fondements du processus de paix en cours.
Ammanuel Assefa, vice-président du TPLF, a déclaré que la décision de la commission électorale pourrait « endommager l'accord de Pretoria », ce qui serait très préjudiciable. Les retards dans l'application des termes de l'accord, notamment le retour d'un million de personnes déplacées par la guerre, alimentent les craintes de violences renouvelées.
Plusieurs pays, dont les États-Unis et le Royaume-Uni, ont exprimé leurs préoccupations face à l'escalade des tensions en Éthiopie. Ils insistent sur le fait qu'il ne doit pas y avoir de « retour à la violence ». La situation demeure donc très fragile, et l'avenir de la paix en Éthiopie dépendra de la capacité des parties à dialoguer.
La situation politique en Éthiopie est marquée par des tensions croissantes suite à l'interdiction du TPLF. Les appels au dialogue et à la médiation de l'Union africaine sont plus que jamais nécessaires pour éviter une nouvelle escalade du conflit. L'avenir de la paix dans le pays dépendra de la volonté des acteurs politiques de trouver des solutions ensemble.