Dans le monde des affaires, chaque mouvement compte. Actuellement, le consortium basque, comprenant Sidenor, un fonds public autonome et les fondations BBK et Vital, intensifie ses efforts pour acquérir Talgo, un fabricant de trains. L'objectif principal est de sécuriser les 29,7% du capital de Talgo, permettant ainsi un contrôle direct de l'entreprise.
Le consortium a récemment annoncé une offre améliorée de 4,8 euros par action. Cette décision fait suite à une première proposition de quatre euros, initialement formulée pour laisser une marge de manœuvre. Ce prix est crucial, car il reflète la valorisation de GanzMavag, un consortium hongrois écarté pour des raisons stratégiques.
Pour Trilantic, le propriétaire du paquet clé de Talgo, le prix de l'offre hongroise reste la référence. Sidenor, conscient de cette dynamique, a formulé son offre tout en tenant compte du délai jusqu'au 14 février, date de conclusion des audits sur l'entreprise. Cela laisse le temps à ses rivaux de réagir.
La société polonaise Pesa, soutenue par la Société Générale, montre une détermination notable. Elle a déjà mobilisé son gouvernement pour présenter une offre formelle au gouvernement de Pedro Sánchez. Dans les jours à venir, Pesa devra évaluer ses options et décider si elle souhaite continuer à participer à cette compétition.
Sidenor, pour sa part, envisage de devenir l'unique partenaire industriel de Talgo. Cependant, la décision finale repose sur Trilantic, qui détient le dernier mot.
Bien que l'offre de Sidenor soit de 4,8 euros, elle ne sera effective qu'après quatre ans, sous réserve de certaines conditions liées aux performances de Talgo. L'entreprise fait face à un goulot d'étranglement industriel qui complique la livraison de commandes évaluées à des milliards d'euros.
Renfe, l'opérateur public, est bien conscient des défis rencontrés, notamment avec les derniers modèles Avril. Le ministre des Transports, Óscar Puente, a souligné que ces incidents nuisent à la réputation de l'opérateur.
Suite à un flot constant d'informations sur Sidenor et Talgo, la CNMV a exigé une transparence totale de la part de toutes les parties impliquées. Cela inclut la publication des termes de leur négociation. L'offre de Sidenor, bien qu'elle représente une amélioration nominale, n'assure qu'une augmentation limitée de 3,75 % par rapport à sa première proposition.
Ce manque de flexibilité pourrait inciter d'autres investisseurs, comme Pesa ou Jupiter Wagon, à surenchérir pour obtenir le contrôle de Talgo. Néanmoins, une telle manœuvre pourrait refroidir les relations entre Trilantic et le gouvernement basque.
La bataille pour Talgo illustre les complexités du marché des acquisitions. Sidenor et ses concurrents doivent naviguer avec prudence, en équilibrant propositions financières et stratégies politiques. Alors que le délai pour finaliser les offres approche, chaque décision pourrait avoir des répercussions significatives sur l'avenir de Talgo et de ses partenaires.