
Remzi Kurban, âgé de 41 ans, souhaite humaniser la démarche commerciale tout en défendant le savoir-faire français. Il souligne que des entreprises historiques comme Duralex ou le Slip français ont frôlé la faillite. Malgré l'engouement des consommateurs pour le made in France, ces marques ne sont pas encore sauvées. Il est urgent d'agir et de poser la question aux acheteurs : combien sont-ils prêts à investir pour acheter français ?
Directeur de la société Sodem, spécialisée dans la transformation d'acier sur mesure, à Meung-sur-Loire, il a récemment ouvert une boutique en ligne. Cette plateforme propose des escaliers à assembler soi-même, ainsi que des rampes, garde-corps et verrières, tous fabriqués en interne. Une fois les mesures choisies, l'internaute reçoit un tarif plancher qui inclut les coûts des matériaux et de la main-d'œuvre.
Dans cette démarche, c'est à l'internaute de fixer le prix de son choix au-dessus de ce tarif initial. Remzi Kurban constate que ses confrères entrepreneurs ne comprennent pas cette approche. Pour eux, il est perçu comme un naïf qui ne saisit pas les réalités du marché. Ils pensaient que les clients achèteraient uniquement à prix coûtant.
Le site, qui n’a que deux mois d’existence, affiche des résultats encourageants. Des clients acceptent de payer plus que le prix coûtant. Par exemple, Olivia, résidant à Saint-Laurent-de-la-Salanque, cherchait un escalier en acier sur mesure et une rampe design. Après avoir exploré sa région sans succès, elle s’est tournée vers Internet et a découvert le site d’Optim’home.
Olivia témoigne de son expérience : elle en a assez des produits importés et souhaite soutenir l’artisanat français. Elle a déboursé 3 500 euros pour son escalier, alors que le prix plancher était de 3 100 euros. La commande a été acceptée et la livraison est prévue en janvier.
Dans les bureaux et l’atelier de 1 000 m², situés dans la zone d’activités Synergie Val de Loire, les neuf salariés s'activent. Remzi Kurban affiche un large sourire, convaincu que la confiance, la transparence et l’intelligence collective sont des valeurs essentielles pour réussir. Cette initiative pourrait bien redéfinir les attentes des consommateurs envers le made in France.
En somme, Remzi Kurban et sa société Sodem incarnent une nouvelle vision du commerce, axée sur le savoir-faire français et l’implication des clients. Sa démarche audacieuse pourrait inspirer d'autres entrepreneurs à valoriser l'artisanat local tout en répondant aux attentes des consommateurs. L'avenir du made in France dépend de notre capacité à soutenir ces initiatives.