Des députés ont exercé une forte pression sur le gouvernement pour qu'il change de cap concernant sa proscription de Palestine Action. Cela fait suite à un week-end marqué par des arrestations massives, où 890 personnes ont été interpellées lors d'une manifestation à Londres contre l'interdiction du groupe, proscrit en juillet par le gouvernement britannique.
Cette situation a été critiquée par de nombreux députés, notamment des membres du parti travailliste, en raison de l'ampleur des arrestations, comparable à celle des émeutes liées à la poll tax dans les années 1990. Le ministre de la Sécurité, Dan Jarvis, a rapporté que 17 arrestations avaient eu lieu pour avoir attaqué des policiers, affirmant que les experts ayant pris la décision de proscription avaient agi de manière indépendante.
Stella Creasy, députée travailliste de Walthamstow, a soulevé la question au Parlement en tant que question urgente. Elle a averti que "la gravité du terme terrorisme risque de perdre son sens". Elle a souligné que la proscription devait viser à arrêter ceux incitant à la violence, et non à cibler des personnes tenant des affiches pour exprimer leurs opinions.
Malgré cela, Jarvis a maintenu que le groupe n’était pas une "groupe de protestation légitime", mais plutôt lié à des activités terroristes selon les évaluations d'experts. Il a affirmé que soutenir la Palestine ne signifie pas soutenir une organisation terroriste proscrite.
Lisa Smart, porte-parole des Libéraux-Démocrates, a qualifié les arrestations massives de "précédent dangereux" et a exprimé son inquiétude face à la couverture légale existante concernant la violence et les discours de haine. Elle a appelé Jarvis à revoir d'urgence la législation sur le terrorisme pour garantir qu'elle respecte le droit à la protestation pacifique.
En réponse, Jarvis a déclaré qu'il ne pensait pas que les événements du week-end avaient eu un effet dissuasif sur la démocratie, mettant en avant que des dizaines de milliers de personnes avaient pu manifester de manière légale.
Kim Johnson, députée travailliste de Liverpool Riverside, a qualifié les arrestations d'"absurdes" et "autoritaire", visant des personnes pour avoir simplement tenu une plaque. D'autres députés, comme Abtisam Mohamed, ont exprimé leur indignation face à l'utilisation de la législation sur le terrorisme pour arrêter des citoyens ordinaires.
Jarvis a défendu les actions du gouvernement, affirmant qu'elles étaient "nécessaires et proportionnées". Il a ajouté que certains soutiens de Palestine Action ne comprenaient pas pleinement les activités de l'organisation.
Des voix s'élèvent contre la proscription, y compris celle de l'ancien leader travailliste Jeremy Corbyn, qui a affirmé que "le poids de l'histoire" était contre cette interdiction. Jarvis a rétorqué qu'il soupçonnait Corbyn d'être impliqué dans les manifestations, tout en affirmant que le gouvernement n'avait pas entravé ses actions.
Il est clair que la situation autour de Palestine Action soulève des questions complexes sur la liberté d'expression et le droit à la protestation. Les discussions au Parlement continueront probablement à évoluer, alors que les députés examinent l'impact de ces décisions sur la société britannique.