La Nation Première Athabasca Chipewyan a annoncé cette semaine qu'elle intente une action en justice contre le gouvernement provincial. Cette action concerne la décision de renouveler les règles du Programme de sécurité financière minière sans les modifications nécessaires. De plus, la Nation affirme que ses préoccupations concernant les droits issus des traités ont été ignorées.
Cette semaine, la Nation a déposé une demande pour une révision judiciaire de la décision de 2024 du gouvernement de l'Alberta. Cette décision concerne le renouvellement des règles du MFSP, qui, selon la Nation, n’a pas été précédée d’une consultation significative. Les préoccupations de la Nation sur l'infraction de leurs droits issus du traité sont également mises en avant.
Le programme en question collecte des dépôts des entreprises énergétiques pour garantir qu'elles couvrent les coûts de remédiation des sites de sables bitumineux et de mines de charbon après leur mise hors service. Les dirigeants autochtones affirment que le manque de surveillance sur les déversements de résidus représente un danger pour les droits à l'eau.
Dans sa demande légale, la Nation ACFN soutient que le MFSP est « grossièrement inadéquat » pour atteindre son objectif. Le programme n’a pas répondu aux recommandations et préoccupations soulevées lors d'une récente révision. Le chef par intérim de l'ACFN, Hazel Mercredi, a déclaré que sans un programme correctement financé, l'industrie pourrait abandonner ses baux, laissant les communautés des Premières Nations vivre avec les conséquences.
Le MFSP a été critiqué en 2021 par le vérificateur général provincial, Doug Wylie, qui a révélé que le gouvernement ne détient que 1,5 milliard de dollars en garanties pour des responsabilités minières s'élevant à 31,5 milliards de dollars. Des chercheurs ont estimé que les responsabilités pourraient atteindre entre 45 et 130 milliards de dollars.
Ryan Fournier, porte-parole de la ministre de l'Environnement, a déclaré que la province avait apporté des changements efficaces au MFSP l'année dernière. Ces modifications visaient à garantir que les opérateurs miniers fournissent des garanties pour la réhabilitation sans cibler injustement le secteur énergétique. Cependant, il a ajouté que le gouvernement ne pouvait pas commenter davantage l'action légale tant qu'elle était en cours devant les tribunaux.
L'organisation de droit environnemental Ecojustice représente l'ACFN dans cette affaire. L'avocat Matt Hulse a affirmé que le gouvernement ne respecte pas ses obligations envers l'ACFN sous le Traité 8. La demande légale vise à obtenir une déclaration selon laquelle la province a violé son devoir de consulter l'ACFN.
La demande légale inclut une ordonnance pour que la province modifie le MFSP dans un délai de six mois, en tenant compte des préoccupations de la Nation. Elle exige également que la province fournisse à l'ACFN une estimation vérifiée des responsabilités totales liées aux sables bitumineux. La révision judiciaire est prévue pour être entendue au Tribunal de la Couronne de Fort McMurray le 21 mai.
En outre, l'ACFN a également déposé une poursuite l'année dernière contre le Régulateur de l'énergie de l'Alberta, alléguant négligence et manquement aux obligations du traité suite à plusieurs fuites de résidus à l'installation Kearl d'Imperial Oil.
La Nation Première Athabasca Chipewyan continue de se battre pour ses droits et pour une meilleure protection environnementale. Leur action en justice met en lumière les défis auxquels sont confrontées les communautés autochtones face à l'exploitation des ressources naturelles. La suite des événements sera cruciale pour déterminer l'avenir du nettoyage des sables bitumineux en Alberta.