
Une enquête judiciaire a été ouverte en mars après qu’un Néerlandais de 17 ans a signalé des cas de travail forcé et de conditions de vie indignes chez son logeur français. Ce jeune homme a été découvert par les gendarmes dans le village d’Anost, situé en Saône-et-Loire.
Anost, niché au cœur du Morvan, présente une solitude mathématique : un habitant pour dix hectares. Cela représente environ 360 âmes dispersées dans une quarantaine de hameaux, accrochés aux collines entre sapins noirs et brouillard. Le maire, Norbert Estienne-Gautier, résume : « Autant dire qu’il est facile d’être discret ici. »
Cet été, un petit incident a conduit le maire à découvrir l’existence d’une association active depuis plus de quinze ans. Cette organisation prétend œuvrer pour la réinsertion d’adultes et d’adolescents néerlandais. Ces derniers sont censés trouver dans cette nature sauvage une rupture nécessaire après un parcours difficile.
Les jeunes accueillis par l’association ont souvent des problèmes familiaux, de drogue ou de délinquance. L'objectif est de leur offrir un cadre propice à leur réhabilitation. Pour chaque séjour, l’association et ses partenaires sont rémunérés par un prix de journée versé par les services sociaux hollandais.
Cette situation soulève des questions sur les pratiques de l’association et les conditions de vie des jeunes. L’enquête judiciaire devra déterminer si ces séjours sont réellement bénéfiques ou s'ils cachent des abus. La communauté d’Anost se retrouve ainsi au cœur d’un débat important sur la réinsertion sociale.