Un tribunal de Nairobi a condamné mercredi 7 mai quatre personnes, dont deux jeunes belges de 18 ans, à verser une amende d’environ 6 800 euros. Ces individus ont été accusés d'avoir tenté de faire sortir clandestinement des milliers de fourmis vivantes du Kenya.
L'affaire a suscité un grand intérêt dans ce pays d'Afrique de l'Est, où le Kényan Wildlife Service (KWS) a qualifié leurs actions de « biopiraterie ». Les Belges David Lornoy et Seppe Lodewijckx, ainsi qu'un Vietnamien et un Kényan, ont plaidé coupables de possession de fourmis.
Selon l'acte d'accusation, les suspects ont été interpellés le 5 avril dans une pension près du lac Naivasha, en possession de 5 000 fourmis reines. Cette espèce, Messor cephalotes, peut valoir jusqu'à 100 euros chacune, insérées dans 2 244 tubes d’essai.
Un document judiciaire a estimé que la valeur marchande des fourmis saisies était d’environ 7 700 dollars. Ces insectes peuvent survivre au moins deux mois dans leurs contenants, ce qui soulève des questions sur leur traitement.
La magistrate principale, Angela Njeri Thuku, a évoqué la traite des esclaves lors de l'énoncé du verdict. Elle a comparé la situation des fourmis à celle des esclaves, décrivant un environnement de confinement et de souffrance.
Elle a cependant souligné qu'il ne s'agissait pas de traite des esclaves, mais plutôt de commerce illégal d'espèces sauvages. Au Kenya, la possession de tout spécimen d’animal sauvage sans permis est une infraction pénale.
Le tribunal a déclaré que les suspects pouvaient purger une peine d'un an de prison ou payer une amende d'un million de shillings, soit environ 6 800 euros. Cette somme correspond à la valeur des fourmis saisies.
Les juges ont noté que les deux Belges « ne ressemblaient pas à des braconniers typiques » et qu'ils ignoraient la loi, tout en reconnaissant que l'affaire reflète des problèmes historiques de pillage des ressources.
Le KWS a porté plainte contre les quatre hommes, affirmant qu'il s'agissait d'un crime contre la faune sauvage et d'un acte de biopiraterie. Les suspects avaient l'intention de faire passer les fourmis en contrebande vers des marchés d'animaux exotiques en Europe et en Asie.
La demande croissante pour des espèces d'insectes rares dans ces régions souligne l'importance de la conservation et de la réglementation sur le commerce des espèces sauvages.
Cette affaire met en lumière les enjeux liés à la protection de la faune et à la législation sur le commerce d'espèces sauvages. Les conséquences de telles actions peuvent être graves, tant sur le plan légal que pour la biodiversité. La sensibilisation et l'éducation sont essentielles pour prévenir de futurs incidents similaires.