Le gouvernement Labour fait face à une pression croissante pour publier les preuves liées à l'affaire d'espionnage impliquant deux individus accusés d'agir pour le compte de la Chine. Les partis Conservateur et Liberal Démocrate exigent que ces informations soient rendues publiques, suite à des déclarations de la Crown Prosecution Service (CPS).
La CPS a clairement indiqué qu'elle ne s'opposerait pas à la publication des preuves si les ministres le décidaient. Cependant, des responsables gouvernementaux ont suggéré que cela pourrait être "inapproprié". La situation s'est intensifiée lorsque les procureurs ont abandonné le cas contre Christopher Cash et Christopher Berry, suscitant des critiques de la part de ministres et de députés.
Les deux hommes ont été accusés d'avoir recueilli et fourni des informations nuisibles à la sécurité de l'État entre décembre 2021 et février 2023. L'affaire a été abandonnée car la CPS a affirmé qu'elle ne pouvait pas obtenir de preuves du gouvernement concernant la Chine comme menace à la sécurité nationale.
Le directeur des poursuites publiques a précisé que des déclarations de témoins, fournies par le conseiller national à la sécurité, Matthew Collins, étaient au cœur de cette affaire. Ces déclarations concernent la perception de la Chine à l'époque des infractions présumées sous le gouvernement conservateur précédent.
Le ministre de l'Intérieur par intérim, Chris Philp, a appelé le gouvernement à publier les déclarations de Collins pour garantir une transparence totale. Il a souligné que ces preuves auraient été examinées en cour, ce qui les rend inaccessibles au secret.
De son côté, le porte-parole des affaires étrangères des Liberal Démocrates, Calum Miller, a également demandé la publication des déclarations complètes. Il a affirmé que le gouvernement ne devrait rien cacher, sinon cela alimenterait les soupçons d'une cachotterie.
La leader conservatrice, Kemi Badenoch, a écrit au Premier ministre pour demander des réponses à des questions non résolues concernant l'affaire. Elle a accusé le gouvernement de vouloir "apaiser la Chine" sur des questions de sécurité nationale cruciales.
Le leader du Labour, Sir Keir Starmer, pourrait faire face à des questions publiques lors de la prochaine séance de questions au Premier ministre. Il a précédemment déclaré que son gouvernement était frustré par l'effondrement du procès et qu'il s'appuyait sur l'évaluation de l'ancien gouvernement, qui qualifiait la Chine de "défi majeur".
Les Tories ont interrogé la CPS sur la possibilité de relancer des poursuites si de nouvelles preuves étaient présentées. Cependant, il existe une barrière juridique élevée pour poursuivre quelqu'un une seconde fois après un acquittement, notamment sous la loi sur les Secrets d'État.
Ce principe de non bis in idem, connu sous le nom de "double jeopardy", est un principe légal fondamental qui existe depuis 800 ans. Cela complique la situation pour les autorités qui cherchent à rouvrir cette affaire.
La pression monte sur le gouvernement Labour pour qu'il fasse preuve de transparence concernant l'affaire d'espionnage en lien avec la Chine. Les appels à la publication des preuves et des déclarations de témoins soulignent la nécessité de clarté dans cette affaire complexe. La suite des événements pourrait avoir des répercussions significatives sur la politique nationale et les relations internationales.