
Les tensions entre l'armée syrienne et les forces kurdes, soutenues par les États-Unis, se sont intensifiées récemment. Dans la nuit de lundi, des affrontements à Alep ont causé la mort de trois personnes et blessé 17 autres. Ces combats ont eu lieu dans les quartiers de Sheikh Maqsoud et Ashrafiyeh, contrôlés par les forces kurdes.
Les forces kurdes avaient convenu de se retirer de cette zone dans le cadre d'un accord signé avec Damas, qui n'a pas encore été mis en œuvre. La date limite initiale pour cet accord, prévu en mars, était fixée à la fin de l'année. Si aucune avancée n'est réalisée d'ici là, une confrontation militaire est à craindre.
La montée des tensions coïncide avec la visite de responsables turcs à Damas. Ankara, qui considère les forces kurdes comme une organisation terroriste, exerce une grande influence sur le nouveau gouvernement d'Ahmed al Sharaa. Un ultimatum a été donné aux kurdes pour qu'ils s'intègrent dans le nouvel État formé après la chute du régime de Bashar al-Assad.
Depuis la chute d'Assad, les forces kurdes, qui dominent une grande partie du nord-est de la Syrie, ont été en désaccord avec Damas. Cela a entraîné de graves affrontements, notamment en octobre dernier. La presse turque évoque une possible offensive militaire conjointe entre Ankara et Damas pour affaiblir les forces kurdes.
La cause de la dernière escalade de violence n'est pas claire. Les deux parties se blâment mutuellement pour le déclenchement des combats. La déclaration de l'agence d'État SANA accuse les forces kurdes d'avoir ouvert le feu sur des civils, tandis que la presse kurde attribue la responsabilité à Damas.
Trois civils ont perdu la vie dans ces affrontements, dont un membre des casques blancs, spécialisés dans la sécurité et le secours en zones de conflit. Le ministère de la Défense syrien a nié les accusations des kurdes, affirmant que ses forces avaient agi en réponse à des attaques.
Cinq heures après le début des combats, le gouvernement de Damas a annoncé un accord de cessez-le-feu avec les forces kurdes, sans fournir plus de détails. En mars, un accord avait été signé, prévoyant l'intégration des forces kurdes dans le nouvel armée syrienne. Cependant, des doutes subsistent sur la nature de cette intégration.
La Turquie s'oppose à ce que les forces kurdes conservent leur autonomie au sein de la sécurité de l'État. Ankara souhaite leur intégration complète. La préservation de cet accord est cruciale pour Ankara, qui négocie également le désarmement du PKK, le groupe armé en lutte contre l'État turc depuis quatre décennies.
Le gouvernement turc a donné un ultimatum aux forces kurdes jusqu'à la fin de l'année. Le ministre des Affaires étrangères turc, Hakan Fidan, a souligné l'importance de la stabilité de la Syrie pour celle de la Turquie. Il a appelé les forces kurdes à ne pas être un obstacle à cette stabilité, unité et prospérité.
Fidan a également accusé l'administration kurde syrienne de collaborer avec Israël pour maintenir sa présence en Syrie, sans fournir de preuves. De son côté, le chef de la diplomatie syrienne, Asaad al Shibani, a critiqué le manque d'initiatives de la part des forces kurdes pour respecter l'accord.
Les tensions entre l'armée syrienne et les forces kurdes restent élevées, avec des conséquences tragiques pour la population civile. L'avenir de l'accord entre ces factions est incertain, et la nécessité d'une coopération pour la stabilité régionale est plus pressante que jamais.