Le 11 avril 2025, des Afghans ont quitté un stade de football à Farah après avoir été témoins de l'exécution d'un homme. Quatre hommes ont été exécutés publiquement, selon la Cour suprême, marquant le plus grand nombre d'exécutions en une seule journée depuis le retour des talibans au pouvoir. Cette situation soulève des inquiétudes sur les droits humains dans le pays.
Les exécutions ont eu lieu dans des stades bondés, où des milliers de personnes étaient présentes. Ce vendredi, quatre hommes, condamnés pour meurtre, ont été exécutés, doublant presque le nombre total d'exécutions publiques depuis 2021. Avant ce jour, seulement six hommes avaient été exécutés dans diverses provinces.
Les autorités locales avaient encouragé la population à assister à ces événements, tout en interdisant les appareils photo pour éviter la diffusion d'images. Dans un stade à Qala-I-Naw, environ 20 000 personnes ont assisté à l'exécution de deux hommes, conformément à la loi islamique de « qisas » ou loi du talion.
Des témoins ont rapporté que les condamnés étaient assis, tournés vers le public, lorsque des proches des victimes ont ouvert le feu. Mohammed Iqbal Rahimyar, un spectateur, a décrit la scène, indiquant que les familles des victimes avaient refusé toute forme de pardon. Cela a conduit à des exécutions où des membres des familles pouvaient tirer sur les condamnés.
Un autre témoin, Zabihoullah, a exprimé son souhait que la famille des victimes pardonne, mais a reconnu que cela n'était pas arrivé. La situation a suscité des réactions partagées parmi les spectateurs, certains voyant ces exécutions comme une démonstration de force des autorités talibanes.
Amnesty International a dénoncé ces exécutions comme une violation flagrante de la dignité humaine et du droit international. L'organisation appelle la communauté internationale à exercer des pressions sur le gouvernement taliban pour mettre fin à ces pratiques. Les exécutions publiques rappellent un passé sombre où de telles actions étaient courantes.
Depuis le retour des talibans en 2021, les exécutions publiques étaient devenues rares. Cependant, ces événements récents montrent un retour inquiétant à des pratiques passées. Les autorités affirment que chaque exécution a été soigneusement examinée par des tribunaux.
L'émir Hibatullah Akhundzada, chef suprême des talibans, a déclaré que l'application de la loi islamique est une responsabilité jusqu'à la mort. Cela souligne l'engagement des talibans à imposer une interprétation stricte de la loi islamique. Ce cadre juridique a été renforcé par une nouvelle loi sur la « propagation de la vertu » qui régit divers aspects de la vie sociale.
Cette loi, bien que détaillant plusieurs articles, laisse des zones d'ombre en ce qui concerne les peines pour chaque infraction. Cela suscite des préoccupations parmi les défenseurs des droits humains, qui craignent pour la sécurité et la dignité des citoyens afghans.
Les récentes exécutions publiques en Afghanistan illustrent la répression croissante sous le régime taliban. Ces événements soulèvent des questions cruciales sur les droits humains et l'avenir du pays. La communauté internationale doit rester vigilante et agir pour protéger les droits fondamentaux des Afghans face à cette situation alarmante.