La situation en Afrique du Sud est devenue critique après la décision controversée de l'ancien président Donald Trump de geler l'aide financière au pays. Ce choix semble marquer un tournant dans la relation entre l'Afrique du Sud et les États-Unis, laissant planer des incertitudes sur l'avenir économique et diplomatique du pays.
La décision de Trump découle de son accusation selon laquelle l'Afrique du Sud adopte des pratiques "injustes et immorales" vis-à-vis de la communauté afrikaner. En plus de cela, le pays a déposé une plainte pour génocide contre Israël à la Cour internationale de justice, ce qui a encore exacerbé les tensions.
Cette situation a suscité des inquiétudes parmi les experts, qui craignent que Trump utilise cette opportunité pour mettre fin à l'accès préférentiel de l'Afrique du Sud au marché américain, notamment à travers l' Africa Growth and Opportunity Act (Agoa).
Les relations entre les deux pays ont été généralement amicales depuis la fin de l'apartheid en 1994, lorsque Nelson Mandela a été élu président. Toutefois, le chemin a été semé d'embûches, notamment avec le maintien de Mandela sur la liste des "terroristes" par les États-Unis jusqu'en 2008.
Les tensions ont récemment refait surface après que le président sud-africain Cyril Ramaphosa a signé une loi sur l'expropriation, permettant la confiscation de terres sans compensation. Cette décision a provoqué une réaction immédiate de Trump, qui a menacé de réduire les financements futurs.
Le gel de l'aide représente près de 440 millions de dollars, bien que certains programmes, comme Pepfar, ne soient pas affectés. Pepfar joue un rôle crucial dans le programme de lutte contre le VIH/SIDA en Afrique du Sud, touchant environ 5,5 millions de personnes.
Les exportations sud-africaines vers les États-Unis incluent des minéraux et des véhicules, générant environ 2,7 milliards de dollars en 2023. Cependant, des experts estiment que la relation commerciale pourrait se détériorer si l'aide est réduite.
Le ministre des Affaires étrangères, Ronald Lamola, a fermement déclaré qu'il n'y avait "aucune chance" que l'Afrique du Sud retire sa plainte contre Israël. Cette position est considérée comme un défi direct à Trump, qui a déjà exprimé son mécontentement à plusieurs reprises.
Les groupes de pression afrikaners, tels qu'AfriForum, voient dans cette situation une opportunité pour faire pression sur le gouvernement afin d'abroger ce qu'ils considèrent comme des lois "basées sur la race".
Alors que l'Afrique du Sud envisage ses prochaines étapes, les experts soulignent l'importance de maintenir des relations diplomatiques. Trump, perçu comme "le politicien le plus imprévisible", complique la situation pour l'Afrique du Sud.
Les discussions au sein du G20, où l'Afrique du Sud assume la présidence, seront cruciales pour clarifier sa position sur la scène internationale. Cependant, le boycott annoncé par le secrétaire d'État américain Marco Rubio est un signe inquiétant de la détérioration des relations.
Malgré les tensions avec les États-Unis, l'Union Européenne a réaffirmé son soutien à l'Afrique du Sud. António Costa, président du Conseil européen, a souligné l'engagement de l'UE à approfondir ses liens avec le pays.
Cette dynamique pourrait offrir à l'Afrique du Sud des alternatives pour renforcer ses relations commerciales, surtout si les tensions avec les États-Unis persistent.
En résumé, l'Afrique du Sud se trouve à un tournant critique de sa relation avec les États-Unis. Les décisions politiques et économiques à venir seront déterminantes pour l'avenir du pays. Alors que les tensions montent, il est essentiel pour l'Afrique du Sud de naviguer habilement dans ce paysage complexe.