La relation entre l'Afrique du Sud et les États-Unis s'est de plus en plus tendue. Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a déclaré aux ministres des Affaires étrangères du G20 que l'engagement envers le multilatéralisme et le droit international est essentiel pour résoudre les crises mondiales. Cette déclaration intervient alors que les tensions augmentent, notamment en raison de la politique "America First" de l'administration Trump.
Le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a choisi de boycotter la réunion, tandis que le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a annoncé qu'il ne participerait pas à la rencontre des ministres des Finances du G20 la semaine prochaine. Rubio a exprimé son refus de "coddler l'anti-américanisme", tandis que Bessent a évoqué d'autres engagements à Washington.
L'Afrique du Sud est le premier État africain à présider le G20, avec l'espoir de faire avancer les intérêts des pays en développement lors des discussions avec les États les plus riches. Le G20 est composé de 19 pays, ainsi que de l'Union africaine et de l'Union européenne, représentant plus de 80 % de l'économie mondiale et deux tiers de la population mondiale.
Les ministres des Affaires étrangères de la Chine, de la Russie, de la France et du Royaume-Uni sont présents à la réunion à Johannesburg, tandis que les États-Unis sont représentés par le chef de mission adjoint de leur ambassade en Afrique du Sud.
Dans son discours d'ouverture, Ramaphosa a souligné que l'coexistence mondiale est déjà fragile, menacée par l'intolérance croissante, les conflits et le changement climatique. Il a noté qu'il existe un manque de consensus parmi les grandes puissances, y compris au sein du G20, sur la manière de répondre à ces enjeux globaux.
Ramaphosa a insisté sur l'importance de maintenir les principes de la Charte des Nations Unies, du multilatéralisme et du droit international au cœur de tous nos efforts. L'Afrique du Sud présidera le G20 jusqu'en novembre 2025, date à laquelle elle devrait le remettre aux États-Unis.
Les relations entre les deux pays se sont détériorées depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump en janvier. Ce dernier a réduit l'aide à l'Afrique du Sud, l'accusant de "pratiques injustes et immorales" envers la communauté afrikaner et en déposant une plainte pour génocide contre Israël devant la Cour internationale de justice en décembre 2023.
Rubio a également justifié son absence en déclarant que l'Afrique du Sud "faisait de très mauvaises choses", utilisant le G20 pour promouvoir la "solidarité, l'égalité et la durabilité", en d'autres termes, la DEI (diversité, équité et inclusion) et le changement climatique.
Les tensions croissantes entre l'Afrique du Sud et les États-Unis soulèvent des interrogations sur l'avenir de la présidence sud-africaine au G20. Alors que le pays tente de défendre les intérêts des nations en développement, il doit naviguer dans un paysage politique complexe et souvent hostile. La nécessité d'un dialogue constructif et d'une coopération internationale demeure plus que jamais cruciale.