Le gouvernement canadien a promis l'établissement d'un registre de transparence concernant l'influence étrangère, mais un an après, son lancement reste incertain. Ce registre vise à contrer les interférences dans la politique canadienne. Les inquiétudes grandissent quant à la vulnérabilité du système face à ces menaces.
Lors du passage d'un projet de loi de sécurité nationale l'année dernière, le gouvernement libéral a promis de créer un registre pour les agents étrangers. Ce registre obligerait les individus agissant pour le compte d'États étrangers à se déclarer dans les 14 jours suivant un accord. Des registres similaires existent déjà aux États-Unis et en Australie.
Le projet de loi C-70 a reçu un soutien bipartisan, mais l'absence d'un commissaire pour superviser le registre soulève des questions. Les sanctions pour non-respect des règles pourraient inclure des amendes et des peines de prison, mais les diplomates seraient exemptés.
Un porte-parole du ministère de la Sécurité publique a indiqué que plusieurs étapes doivent encore être franchies avant la mise en œuvre du registre. La planification de l'infrastructure informatique et l'appareil réglementaire sont en cours, mais il n'y a pas de calendrier précis pour le lancement.
Des experts, comme Dennis Molinaro, soulignent que le gouvernement dispose des ressources nécessaires pour avancer rapidement. Selon lui, l'inaction envoie un message de légèreté face à des menaces sérieuses.
Des figures politiques, telles que Gloria Fung, militent pour la création rapide du registre, le qualifiant de point de départ pour protéger les communautés touchées par l'interférence étrangère. Elle a exprimé son inquiétude face à la passivité du gouvernement, surtout après des rapports d'interférences lors des élections récentes.
Les conservateurs ont critiqué le gouvernement pour son manque d'action, qualifiant les promesses de registre d'« gestes performatifs ». Ils appellent à une mise en œuvre immédiate pour exposer les acteurs hostiles sur le sol canadien.
Le projet de registre fait également face à des critiques. Des universités canadiennes ont exprimé des préoccupations concernant un potentiel effet dissuasif sur les partenariats internationaux. Elles craignent que les exigences de déclaration nuisent à la collaboration en recherche.
Le projet de loi C-70 comprend d'autres mesures pour contrer l'interférence étrangère, y compris des modifications du Code criminel. Ces changements visent à permettre à la Sécurité canadienne de partager des renseignements avec des institutions académiques et des entreprises.
Le registre de transparence sur l'influence étrangère est crucial pour la sécurité politique du Canada. Cependant, l'absence de progrès tangible soulève des inquiétudes quant à la réactivité du gouvernement. Les acteurs politiques et la société civile doivent continuer à faire pression pour garantir que les promesses se traduisent par des actions concrètes.