
La colère des agriculteurs concernant l'abattage des troupeaux affectés par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a pris de l'ampleur dans le Sud-Ouest. Les routes sont bloquées, mais le gouvernement défend sa politique tout en annonçant la vaccination de près d'un million de bovins supplémentaires. Cette situation a provoqué des tensions importantes.
Selon Vinci Autoroutes, environ 180 km de l'autoroute A64 entre Bayonne et Saint-Gaudens sont fermés à cause de blocages débutés la veille. À Carbonne, un ancien éleveur, Georges Darmani, a exprimé son soutien à la mobilisation. Il a déclaré que « tout le monde agricole va crever si on ne défend pas notre métier ». Ce sentiment de solidarité se retrouve également à Mont-de-Marsan, où une délégation a été reçue en préfecture.
Joël Descat, président de la Coordination rurale locale, a averti que si un éleveur est touché, ils viendront en soutien. Plus au sud, des éleveurs à Haut-Mauco ont bloqué un point de dépôt pour les vaches abattues. Un éleveur, Julien, a qualifié cette situation d'« aberrante », soulignant que les vaches étaient saines.
Depuis l'apparition de la DNC en juin, l'État a mis en place une stratégie d'abattage des bêtes des foyers affectés. Cela inclut des restrictions de mouvements des troupeaux et une vaccination d'urgence des bovins dans un rayon de 50 km. Bien que cette stratégie soit soutenue par la FNSEA-Jeunes Agriculteurs, elle est contestée par la Coordination rurale et la Confédération paysanne.
Ces organisations, bien que souvent en désaccord, s'unissent contre l'euthanasie généralisée des bêtes. Elles réclament une vaccination plus large du cheptel. Des interventions des gendarmes ont été nécessaires pour permettre l'accès des vétérinaires aux fermes touchées, illustrant la tension croissante.
Au total, 109 foyers ont été détectés depuis juin dans huit départements, dont 107 sont désormais éteints. Cependant, la maladie continue de toucher quatre départements en Occitanie. Des blocages supplémentaires ont eu lieu sur d'autres axes du Sud-Ouest, comme la rocade nord de Pau et autour d'Auch.
Les autorités ont signalé 43 actions à l'échelle nationale, rassemblant environ 2 000 manifestants. Ces actions ont été marquées par des tensions dans certaines régions. Face à cette situation, le ministre Laurent Nuñez a demandé aux préfets d'agir avec « souplesse » et « tact ».
La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a annoncé la vaccination de « près d'un million » d'animaux supplémentaires. Ce plan concerne les départements du Sud-Ouest en zone réglementée. Jusqu'à présent, un million de bêtes ont déjà été vaccinées, coûtant 20 millions d'euros au gouvernement.
La résistance des agriculteurs s'intensifie, exacerbée par d'autres enjeux comme les accords commerciaux du Mercosur et la baisse du budget de la Politique agricole commune. Ces facteurs contribuent à une opposition croissante à la politique sanitaire du gouvernement.
La situation des agriculteurs face à la DNC reste tendue. Les manifestations et les blocages témoignent d'un profond mécontentement. Les réponses gouvernementales, bien que présentes, ne semblent pas suffire à apaiser les tensions croissantes. L'avenir de l'élevage dans ces régions dépendra de la capacité à trouver un équilibre entre santé animale et soutien aux agriculteurs.