Les prix alimentaires vous semblent élevés ? Selon une nouvelle étude, le changement climatique pourrait réduire considérablement la production de six cultures alimentaires de base dans le monde, y compris le blé au Canada. Cet article examine l'impact potentiel de l'adaptation des agriculteurs et les options disponibles pour le Canada.
La production de blé pourrait être gravement affectée, entraînant une hausse des prix alimentaires. Les régions plus riches, comme le Midwest américain et les Prairies canadiennes, pourraient subir des pertes plus importantes par rapport aux pays en développement. L'étude publiée dans la revue Nature souligne que les régions à revenu élevé pourraient être touchées de manière inattendue.
Andrew Hultgren, l'auteur principal de l'étude, mentionne que les régions plus riches subissent des dommages surprenants. Cependant, l'adaptation des agriculteurs pourrait atténuer ces impacts. Le Canada a des options qui pourraient lui permettre de mieux faire face à ces défis.
L'étude a examiné des données sur les climats régionaux, les impacts climatiques sur des cultures spécifiques, et l'accès aux ressources comme les engrais et l'assurance. Les stratégies d'adaptation, telles que la culture de variétés différentes et l'ajustement de l'utilisation des engrais, pourraient compenser environ un tiers des pertes agricoles mondiales.
Malgré cela, même avec ces adaptations, une perte de productivité de 25 % est projetée d'ici 2100 pour les six cultures étudiées. Cela soulève des préoccupations concernant la sécurité alimentaire mondiale.
Les pertes dans les régions à faible revenu sont considérables, mais celles dans les zones agricoles productives des pays riches, comme le Canada et l'Europe de l'Ouest, sont plus importantes. Hultgren explique que les pays plus pauvres ont déjà mis en œuvre des adaptations en raison de la chaleur extrême, ce qui les rend plus résilients.
Des exemples de cette adaptation sont visibles en Inde, où les agriculteurs font face à des défis croissants dus à la chaleur. Cela souligne la nécessité d'une innovation continue pour garantir la sécurité alimentaire dans un climat changeant.
Au Canada, des agriculteurs comme Gurcharn Brar développent de nouvelles variétés de blé adaptées aux conditions climatiques du Nord. Bien que le climat canadien reste relativement frais, les sécheresses fréquentes affectent déjà la production de blé. Les variétés améliorées ont aidé à compenser certaines pertes, mais sans le changement climatique, les rendements seraient encore plus élevés.
Gunter Jochum, agriculteur au Manitoba, souligne que l'innovation dans les pratiques agricoles permet de maintenir des rendements malgré les conditions changeantes. L'étude montre que si les rendements du blé peuvent diminuer, d'autres cultures comme le maïs et le soja pourraient augmenter dans certaines régions.
Les défis posés par le changement climatique nécessitent une adaptation proactive des agriculteurs. Bien que le Canada ait des atouts pour s'adapter, cela dépendra d'un soutien adéquat en matière d'investissement et d'innovation. Les résultats de cette étude soulignent l'importance d'une action collective pour assurer la sécurité alimentaire dans un avenir incertain.