En Seine-et-Marne, le jeudi 22 mai 2025, une vague de colère a frappé les routes. Des agriculteurs ont ciblé sept radars routiers en signe de protestation. La FDSEA 77, représentant le monde agricole, est prête à intensifier la pression sur le gouvernement.
La FNSEA a appelé à de nouvelles actions en mai, alors que le Sénat s'apprête à examiner une proposition de loi. Ce texte, proposé par les sénateurs LR Laurent Duplomb et Franck Menonville, vise à lever certaines contraintes qui pèsent sur les agriculteurs. Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA, a exprimé son mécontentement face à ce qu'il considère comme une obstruction parlementaire.
Ce projet de loi est perçu comme un pas en avant pour les agriculteurs, mais aussi comme un recule face aux attentes de la profession. Les débats dans l'hémicycle, prévus du 26 au 31 mai, seront cruciaux pour l'avenir de l'agriculture en France.
La loi dite « Duplomb » aborde plusieurs sujets sensibles, tels que les pesticides et l'agrandissement des élevages. Elle prévoit la réintroduction d'un insecticide néonicotinoïde, malgré les controverses qu'il suscite. Ce texte est donc source de vives tensions entre les agriculteurs et les défenseurs de l'environnement.
Le gouvernement a promis un équilibre entre les enjeux environnementaux et les besoins de l'agriculture. Cependant, des ONG s'alarment des conséquences potentielles de ces mesures, qui pourraient affaiblir la protection de la biodiversité.
Des ONG, telles que la LPO, ont dénoncé le projet de loi, le qualifiant de scandale. Elles craignent une dégradation des normes environnementales, avec des mesures visant à assouplir les procédures d'autorisation. Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO, a exprimé son inquiétude face à un contexte jugé hostile à la nature.
Les associations craignent que le texte facilite l'implantation de mégabassines et réautorise les néonicotinoïdes, des substances nocives pour les abeilles. Ces préoccupations soulignent les tensions croissantes entre les agriculteurs et les défenseurs de l'environnement.
Le texte de loi fait face à près de 3 500 amendements, dont une majorité provient des écologistes. Ces amendements témoignent d'une volonté de lutter contre ce projet, alinéa par alinéa. Delphine Batho, députée écologiste, a critiqué certains amendements, affirmant qu'ils ne feraient qu'accroître la tension avec le monde agricole.
Marc Fesneau, patron des députés MoDem, a averti que la proposition de loi pourrait ne pas obtenir de majorité au Parlement. Il a promis que son groupe travaillerait pour trouver des solutions afin de permettre son adoption.
La mobilisation des agriculteurs a déjà commencé, avec des opérations ciblées. Ce jeudi, des agriculteurs ont bloqué l'autoroute A16 et rendu plusieurs radars routiers inopérants en Seine-et-Marne. Ils ont affiché un message clair : « On est de retour ». Cette action vise à attirer l'attention des députés sur l'avenir de l'agriculture.
Des pressions ont également été exercées sur une dizaine de parlementaires, avec plusieurs permanences vandalisées. Les agriculteurs prévoient de bloquer les axes routiers autour de Paris pour faire entendre leur voix dans les débats parlementaires.
La situation actuelle en Seine-et-Marne souligne les tensions croissantes entre les agriculteurs et les défenseurs de l'environnement. La proposition de loi Duplomb soulève de nombreuses questions et pourrait avoir des conséquences importantes sur l'avenir de l'agriculture en France. Les débats à venir au Parlement seront décisifs pour l'avenir de ce secteur vital.