Dame Esther Rantzen a lancé un appel à la Chambre des Lords pour ne pas bloquer un projet de loi offrant aux adultes en phase terminale en Angleterre et au pays de Galles le droit à une mort assistée. Ce projet de loi, soutenu par les députés, a été voté à 314 voix contre 291 à la Chambre des communes.
Le projet de loi sur les adultes en phase terminale doit passer par la Chambre des Lords avant de devenir loi. Dame Esther, qui a rejoint la clinique suisse Dignitas après avoir reçu un diagnostic de cancer du poumon en phase terminale, a déclaré sur BBC Radio 4 : "Leur travail est de scruter, de poser des questions, mais pas de s'opposer."
Certaines critiques du projet de loi, y compris des membres de la Chambre des Lords, craignent que cela n'entraîne une coercition des personnes handicapées et vulnérables. Certains pairs ont indiqué qu'ils tenteraient d'amender la législation pour introduire davantage de garanties.
Dame Esther a affirmé qu'elle ne voulait pas "enseigner à la Chambre des Lords comment faire leur travail". Elle a souligné que le devoir des pairs est de s'assurer que "la loi est réellement créée par la Chambre élue, qui est la Chambre des communes".
Selon les propositions, les adultes en phase terminale, mentalement compétents, ayant une espérance de vie de moins de six mois, seraient éligibles pour une mort assistée. Ils devraient faire deux déclarations distinctes, signées et témoins, sur leur souhait "clair, établi et informé" de mourir.
De plus, ils devraient convaincre deux médecins indépendants de leur éligibilité et de l'absence de coercition. Un délai d'au moins sept jours serait requis entre chaque évaluation, suivie d'un examen par un panel multidisciplinaire.
En réponse aux préoccupations concernant la coercition, Dame Esther a affirmé : "Nous avons ce droit". Elle a précisé que le processus est rigoureux et que la mort assistée ne serait disponible que pour ceux qui choisissent de demander de l'aide pour mettre fin à leur vie.
Elle a également ajouté que "le handicap ne qualifiera personne pour la mort assistée, ni les troubles mentaux". Dame Esther s'est dite "profondément soulagée" par le vote de vendredi, même si elle a reconnu qu'il était peu probable que cela devienne loi de son vivant.
Le vote des communes en faveur du projet de loi a suivi un débat où des députés ont partagé leurs histoires personnelles. Il est probable, mais pas garanti, que les Lords approuvent le projet de loi plus tard cette année. Si cela se produit, les ministres auraient un maximum de quatre ans pour mettre en œuvre les mesures.
Le député conservateur Danny Kruger, opposant vocal, espère que les Lords rejetteront la législation proposée ou l'amenderont considérablement. En revanche, la députée travailliste Kim Leadbeater, qui a proposé le projet de loi, a exprimé son espoir qu'il n'y ait "aucun jeu" dans les Lords.
Le débat sur la mort assistée est un sujet complexe et délicat, soulevant des préoccupations éthiques et sociales. Alors que le projet de loi progresse, il est essentiel de garantir que les protections nécessaires soient en place pour éviter toute coercition. L'avenir de cette législation pourrait avoir un impact significatif sur les choix des personnes en phase terminale.