Le Myanmar traverse une période de crise profonde après un terrible tremblement de terre. Les efforts d'aide humanitaire sont entravés par les autorités militaires, soulevant des préoccupations sur la manière dont l'aide est utilisée. Cet article examine comment l'aide devient une arme dans cette zone de guerre.
Le 28 mars, un séisme de magnitude 7.7 a frappé le Myanmar, causant la mort de plus de 2 886 personnes. Après un tremblement de terre, il existe une période critique de 72 heures pour sauver ceux qui sont piégés sous les décombres. Cependant, l'accès aux zones les plus touchées a été bloqué par les autorités militaires.
Malgré un appel rare à l'aide humanitaire internationale par le chef de la junte, Min Aung Hlaing, les travailleurs humanitaires ont rencontré de nombreux obstacles. John Quinley, directeur de l'organisation Fortify Rights, a déclaré que les militaires imposaient des couvre-feux et bloquaient les routes, rendant l'accès difficile.
Une attaque sur un convoi d'aide a aggravé les préoccupations. Selon le Ta'ang National Liberation Army, un convoi de la Croix-Rouge a été attaqué par des soldats, les forçant à faire demi-tour. Les militaires ont justifié cette attaque en affirmant qu'ils n'avaient pas été informés du passage du convoi.
Ce n'est pas la première fois que la junte attaque des travailleurs humanitaires. Quinley souligne que la junte choisit quand et comment l'aide peut entrer, tout en ciblant activement les travailleurs humanitaires dans les zones de résistance.
La junte a une longue histoire de weaponisation de l'aide. Elle canalise l'aide vers les zones sous son contrôle tout en la restreignant dans les régions de résistance. Une évaluation a révélé que l'armée contrôle seulement 21% du territoire du Myanmar depuis le début du conflit.
Lors de catastrophes précédentes, comme le cyclone Mocha, l'armée a bloqué les efforts d'aide. Quinley souligne que cette tendance inquiétante se produit souvent en période de crise, comme après le tremblement de terre.
Les organisations humanitaires font face à de nombreux défis bureaucratiques. Elles doivent obtenir des autorisations des autorités militaires, soumettant des listes de bénévoles et de matériel à donner. Ces tactiques visent à restreindre les activités des organisations internationales.
Malgré ces restrictions, certaines organisations ont trouvé des moyens de contourner les obstacles. Beaucoup d'assistance humanitaire se fait de manière clandestine, via des groupes locaux qui peuvent distribuer de l'aide sans attirer l'attention des autorités.
Malgré l'appel de Min Aung Hlaing à l'aide internationale, la situation reste préoccupante. Les récentes attaques militaires et le refus de cesser les hostilités soulignent la duplicité de la junte. Il est crucial de surveiller comment l'aide est distribuée, afin de s'assurer qu'elle parvienne réellement à ceux qui en ont besoin, sans être utilisée comme un outil de contrôle.