Le Premier ministre a défendu la décision de supprimer les paiements de carburant d'hiver pour des millions de retraités. Les appels à un retour en arrière de cette politique se multiplient. Un groupe d'environ 45 députés travaillistes, représentant des circonscriptions dans le nord de l'Angleterre et les Midlands, a rejoint ceux qui demandent au gouvernement de reconsidérer cette décision.
Lors des questions au Premier ministre, la leader conservatrice Kemi Badenoch a exhorté Sir Keir Starmer à écouter son propre parti et à changer de cap. Cette politique a été partiellement blâmée pour la mauvaise performance du Parti travailliste lors des dernières élections locales en Angleterre, où le parti a perdu deux tiers des sièges de conseil qu'il défendait.
Reform UK a également battu le Parti travailliste lors de l'élection partielle de Runcorn et Helsby, inversant une majorité de près de 15 000 voix pour remporter le siège par seulement six voix. Ces résultats ont conduit à des appels croissants pour reconsidérer les réductions de carburant d'hiver de la part de figures éminentes du Parti travailliste, y compris la Première ministre galloise Eluned Morgan.
Malgré ces pressions, le gouvernement a insisté sur le fait qu'il ne changerait pas la politique, qui a été introduite l'année dernière. Dans la Chambre des communes, Badenoch a demandé au Premier ministre s'il admettrait maintenant qu'il avait eu tort de supprimer le paiement de carburant d'hiver pour des millions de retraités.
En défendant cette décision, Sir Keir a déclaré que la priorité du gouvernement était de restaurer les finances après que le précédent gouvernement ait perdu le contrôle. Il a mentionné le trou noir de 22 milliards de livres laissé par l'ancien gouvernement, affirmant que grâce à leurs actions, l'économie a été stabilisée.
Il a également souligné l'engagement du gouvernement envers le triple verrou, qui garantit que les pensions augmentent chaque année selon le taux d'inflation, les salaires moyens ou 2,5 %. En réponse, Badenoch a rétorqué que "le seul trou noir est celui que le Premier ministre est en train de creuser".
Cette question touche certains des retraités les plus pauvres et vulnérables. Le maire de Doncaster a déclaré que c'était injuste. Même des membres de son propre parti disent que c'est une erreur. Sir Keir a refusé de l'écouter, mais doit-il au moins écouter son propre parti et changer de cap ?
En réponse, Sir Keir a affirmé qu'aucun autre parti ne proposait de plan pour investir dans le NHS et les services publics. Le leader des Libéraux-Démocrates, Sir Ed Davey, a également exhorté le Premier ministre à annuler les réductions, affirmant que c'était l'un des messages envoyés par les électeurs la semaine dernière.
Le paiement de carburant d'hiver est une somme unique comprise entre 200 et 300 £, destinée à aider à couvrir les coûts énergétiques plus élevés pendant la période froide. Auparavant, il était versé à tous les retraités, mais l'année dernière, le gouvernement a restreint cette aide aux plus pauvres, qui ont droit au crédit de retraite et à d'autres prestations liées aux revenus, dans le but d'économiser 1,4 milliard de livres.
Ce changement, qui n'était pas inclus dans le manifeste électoral du Parti travailliste, signifie qu'environ neuf millions de retraités ne sont plus éligibles au paiement. Les députés travaillistes qui s'opposent à ces réductions estiment qu'un retour à la politique précédente serait un signe clair que le Premier ministre écoute les électeurs.
Cependant, d'autres, plus proches de la pensée gouvernementale, se demandent s'il y aurait un bénéfice politique à changer de cap à ce stade, croyant que les dommages sont déjà faits. Les critiques concernant les changements apportés aux bénéfices d'invalidité, qui rendraient plus difficile la demande de l'Allocation d'Indépendance Personnelle (PIP), pourraient devenir une question plus pressante.
Un vote sur ce sujet est prévu le mois prochain à la Chambre des communes. Étant donné la large majorité du Parti travailliste, il n'y a aucune perspective que le gouvernement perde le vote, mais cela pourrait devenir un point focal de mécontentement plus large.
En somme, la question des paiements de carburant d'hiver reste un sujet de controverse au sein du gouvernement et du Parti travailliste. Les pressions croissantes pour un retour à la politique précédente reflètent les préoccupations des électeurs, surtout ceux qui sont les plus vulnérables. Le gouvernement devra naviguer ces défis avec soin pour maintenir la confiance du public.