
La série noire des airbags tueurs s'aggrave. Récemment, deux décès ont été signalés, portant à 20 le nombre total de victimes. Ces incidents, survenus en Nouvelle-Calédonie et à la Réunion, sont attribués aux éclatements d’airbags Takata. Le ministère des Transports agit pour trouver des solutions.
Depuis plusieurs mois, les services de l'État intensifient leurs efforts pour que les constructeurs prennent leurs responsabilités. Ils doivent accélérer les réparations des airbags Takata. Une nouvelle mesure est prévue : la vérification systématique des véhicules dotés d’airbags Takata en « stop drive » lors du contrôle technique.
Cette mesure entrera en vigueur le 1er janvier prochain. Concrètement, un véhicule avec un airbag Takata en « stop drive » sera mis en contre-visite. Cela est dû au danger mortel qu'il représente. Le contrôle technique ne pourra être validé qu’après réparation par un garagiste de la marque.
Les propriétaires de véhicules sont invités à vérifier dès maintenant si leur véhicule est concerné par un rappel d’airbag Takata en « stop drive ». Si le rappel est sérieux mais ne concerne pas un airbag en « stop drive », le propriétaire sera informé sans contre-visite.
Philippe Tabarot, ministre des Transports, souligne que les automobilistes doivent être sensibilisés, pas pénalisés. Cette mesure vise à protéger les propriétaires de véhicules et à améliorer la sécurité routière.
Le contrôle technique, qui a lieu tous les deux ans, devrait permettre d'examiner l'ensemble du parc roulant français. En théorie, cela pourrait toucher 22 millions de véhicules. En 2024, 4,3 millions de contre-visites sont attendues.
Depuis mars 2025, 1,2 million de véhicules ont déjà eu leurs airbags remplacés. Cependant, 1,8 million de véhicules en circulation présentent toujours des risques à cause des airbags Takata. Parmi ceux-ci, 1,3 million est en « stop drive ».
Des actions collectives ont été lancées, notamment par le cabinet Lèguevaques, qui regroupe près de 3 000 demandeurs. Une plainte contre Citroën a été déposée à l'été 2024. Cela a permis de rassembler tous les dossiers auprès des juges d'instruction.
Cependant, de nombreuses questions demeurent sans réponse. Me Christophe Lèguevaques s'interroge sur les provisions des constructeurs pour faire face à cette crise. Stellantis, par exemple, a annoncé 960 millions d'euros dans ses comptes, mais qu'en est-il des autres ?
L'État cherche à accélérer les réparations en mettant à disposition des constructeurs des bases de données. Cela pourrait poser problème pour les propriétaires d'airbags Takata en « stop drive », car la contre-visite sera à leur charge s'ils n'ont pas remplacé leurs airbags avant le contrôle technique.