Le gouvernement espagnol a décidé de révoquer les annonces de près de 66 000 propriétés sur la plateforme de location Airbnb. Cette mesure vise à respecter les régulations relatives à l'hébergement touristique. Cette répression intervient alors que des manifestations contre le surtourisme se multiplient à l'approche de la saison estivale.
Des milliers de personnes ont défilé dans les îles Canaries pour exprimer leur mécontentement face à l'impact de l'over-tourisme. Le ministre des droits sociaux, Pablo Bustinduy, a déclaré que les propriétés concernées avaient violé plusieurs normes relatives à l'utilisation des logements pour les touristes. Cette décision fait suite à un jugement d'un tribunal de Madrid.
Ce jugement impose à Airbnb de retirer immédiatement 5 800 propriétés du marché. Ces logements se trouvent dans six régions, notamment Madrid, l'Andalousie et la Catalogne. Le ministère attend d'autres décisions judiciaires concernant environ 60 000 autres propriétés jugées illégales.
La question du logement est devenue la principale préoccupation des Espagnols ces derniers mois. Les coûts de location ont doublé en une décennie, tandis que les salaires stagnent. Les appartements touristiques sont souvent pointés du doigt comme une cause majeure de cette crise, privant les résidents locaux de logements abordables.
Le Premier ministre socialiste, Pedro Sánchez, a affirmé qu'il y avait trop d'Airbnbs et pas assez de logements. Il a promis de freiner l'expansion non contrôlée de l'utilisation des propriétés à des fins touristiques. Cette situation a suscité de vives inquiétudes parmi la population.
Certaines municipalités, comme Barcelone, ont commencé à agir contre Airbnb. La mairie a annoncé son intention de supprimer 10 000 appartements touristiques d'ici 2028. D'autres régions adoptent des approches variées, avec des accords entre Airbnb et les autorités locales pour garantir le respect des règles de location touristique.
Airbnb a réagi à ces décisions en annonçant son intention de faire appel. La société insiste sur le fait qu'aucune preuve de violation des règles par les hôtes n'a été fournie. Elle souligne également qu'une décision de la Cour suprême espagnole a établi que la responsabilité des informations d'annonces incombe à chaque hôte.
Le surtourisme a provoqué une vague de manifestations en Espagne, avec des revendications centrées sur son impact sur le logement. Alors que le nombre de visiteurs étrangers approche les 100 millions par an, les tensions devraient persister cet été. Les slogans tels que "Les Canaries ont une limite" résonnent dans les rues.
À Majorque, un groupe nommé Menys Turisme, Més Vida prévoit également des actions similaires. Un rassemblement est prévu pour le 15 juin, illustrant la détermination des citoyens à lutter contre les conséquences du surtourisme.
La répression d'Airbnb en Espagne met en lumière les tensions croissantes entre le tourisme et le besoin de logements abordables. Les décisions gouvernementales et les manifestations témoignent d'une volonté de protéger les droits des résidents locaux. L'avenir du tourisme en Espagne dépendra de la capacité à trouver un équilibre entre l'attractivité touristique et le bien-être des populations locales.