Le groupe Jama'at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM), affilié à al-Qaïda, est devenu l'une des organisations militantes les plus redoutables d'Afrique. En quelques années, il a intensifié les attaques jihadistes à travers plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, notamment Burkina Faso, Mali et Niger.
Formé en 2017 au Mali, JNIM est une coalition de cinq groupes jihadistes. Ces groupes ont uni leurs forces après que l'armée française a repoussé plusieurs organisations jihadistes dans le nord du Mali en 2012.
Le leader de JNIM, Iyad Ag Ghali, est un ancien diplomate malien issu de l'ethnie tuareg. Il a dirigé la révolte tuareg contre le gouvernement malien en 2012. Le groupe s'est depuis étendu, établissant de nouvelles zones d'opération à travers la région du Sahel.
JNIM rejette l'autorité des gouvernements du Sahel et cherche à imposer une interprétation stricte de l'Islam et de la Sharia dans les zones qu'il contrôle. Dans certaines régions, il impose des codes vestimentaires stricts et interdit la musique et le tabac.
Les analystes notent que ces pratiques peuvent être en désaccord avec la religion telle que pratiquée par les communautés locales. Cela crée un fossé entre JNIM et la population, alimentant le mécontentement envers les gouvernements en place.
Après ses débuts au Mali, JNIM a rapidement élargi son champ d'action. Bien que ses bastions se trouvent au Burkina Faso, au Mali et au Niger, il a également mené des attaques au Benin et au Togo. Actuellement, il est actif dans presque toutes les régions du Burkina Faso.
Le Burkina Faso est devenu le centre névralgique des activités de JNIM, avec des attaques principalement concentrées dans les régions frontalières nord et est. Les divisions au sein de l'armée du pays et l'enracinement des militants dans les communautés locales contribuent à cette situation.
Les incidents violents ont connu une hausse alarmante au Burkina Faso, atteignant des niveaux sans précédent. En 2025, JNIM a revendiqué plus de 280 attaques dans le pays, soit le double par rapport à l'année précédente.
Le groupe a causé la mort de près de 1 000 personnes dans la région du Sahel, principalement des membres des forces de sécurité. Les militants utilisent des tactiques variées, incluant des engins explosifs improvisés et des attaques ciblées contre les forces militaires.
JNIM tire ses revenus de plusieurs sources, y compris le vol de bétail et l'imposition de taxes sur les biens transitant par son territoire. Autrefois, le groupe se finançait par des kidnappings, mais cette méthode a diminué en raison de la détérioration de la situation sécuritaire.
Les analystes estiment que JNIM pourrait gagner des millions de dollars grâce au vol de bétail, en particulier dans les régions où l'élevage est courant. Ils imposent également des taxes aux citoyens, souvent sous la menace.
JNIM représente une menace croissante pour la stabilité de l'Afrique de l'Ouest. Les efforts pour contrer ce groupe ont échoué jusqu'à présent, en partie à cause de la mauvaise gouvernance et des coups d'État militaires. La situation actuelle nécessite une attention urgente pour éviter une escalade continue de la violence.