Dans un univers où espadachines et duels se mêlent à des dialogues riches, la sortie d'un nouveau roman d'Arturo Pérez-Reverte est toujours un événement. Ce mercredi, il présente la penultime aventure de son héros, Alatriste, rendant hommage à Alejandro Dumas. Dans "Mission à Paris", les héros classiques de Reverte croisent enfin le chemin des mosqueteros.
Dans cette nouvelle aventure, Alatriste et ses compagnons se retrouvent face à des personnages emblématiques comme Athos et d'Artagnan. Reverte explique que cette coïncidence n'était pas intentionnelle, mais plutôt le fruit d'une coïncidence temporelle. "Mon Alatriste coïncidait avec l'époque des mosqueteros", admet-il.
Il a longtemps réfléchi à cette rencontre, cherchant à éviter le pastiche. "Tout devait couler naturellement", précise-t-il. Les héros se battent, mais la question demeure : qui est le meilleur espadachin, Athos ou Alatriste ?
Quatorze ans après sa dernière aventure, le personnage d'Alatriste revient, et Reverte estime que le moment était propice. "J'ai réalisé que le personnage était trop absorbant", confie-t-il. Il a souhaité explorer d'autres histoires avant de revenir à Alatriste, un retour motivé par la pression des lecteurs.
Ceux-ci ont exprimé leur impatience, certains allant jusqu'à l'insulter. Alatriste, né en 1996, a évolué pour devenir un personnage emblématique, présent dans divers médias, des films aux jeux de rôle.
Dans "Mission à Paris", bien que seulement douze mois se soient écoulés pour les personnages, presque quinze ans ont passé pour Reverte et ses lecteurs. "J'ai vieilli, et la vie m'a laissé des marques", explique-t-il. Alatriste, désormais plus amer, partage ce poids du temps.
Reverte souligne que son héros porte des remords et a fait des choix dont il n'est pas fier. "C'est un personnage sombre, qui a un passé troublant", précise-t-il, ajoutant que la loyauté et la dignité demeurent des valeurs centrales pour Alatriste.
Arturo Pérez-Reverte évoque la complexité de l'identité espagnole à travers son personnage. "Les Espagnols sont à la fois corrompus et altruistes", observe-t-il. Il décrit Alatriste comme un héros qui, malgré ses défauts, incarne une résilience face aux défis.
En écrivant Alatriste, l'auteur se réconcilie avec son pays. "Parfois, il n'est pas si mal d'être espagnol", conclut-il. Ce personnage, cher à son cœur, représente une réponse à la nostalgie et aux critiques de l'histoire espagnole.
Dans un monde où les opinions sont souvent polarisées, Reverte rappelle l'importance de comprendre l'histoire sans biais. "Alatriste aide à affiner notre compréhension", affirme-t-il. Ce roman, tout en étant une aventure captivante, invite à réfléchir sur le passé et l'identité espagnole, offrant une perspective enrichissante sur notre histoire collective.