La situation politique en Alberta soulève des questions cruciales. La première ministre Danielle Smith souhaite maintenir la province au sein du Canada, mais son discours semble alimenter un sentiment de sécession. Alors que son parti, l'UCP, voit une montée du soutien pour un référendum sur la séparation, il est incertain si elle s'opposera activement à cette idée.
Danielle Smith a récemment formulé des exigences à l'égard du Premier ministre Mark Carney. Elle réclame un accès facilité pour de nouveaux pipelines et une augmentation des transferts financiers. Ces demandes, jugées irréalistes par certains experts, pourraient renforcer le sentiment séparatiste en Alberta.
Le politologue Feo Snagovsky souligne que le gouvernement fédéral ne pourra pas répondre à toutes ces exigences. Selon lui, cela pourrait mener à un échec inévitable des négociations. Smith pourrait alors déclarer victoire en atteignant des compromis avec Ottawa, mais cela reste à voir.
Un récent sondage d'Angus Reid révèle que 36 % des Albertains soutiendraient un référendum sur la séparation. Ce chiffre grimpe à 65 % parmi les partisans de l'UCP. Cela montre que le soutien à la séparation est en forte hausse au sein de la base du parti.
Peter McCaffrey, un membre actif de l'UCP, note que la discussion sur la souveraineté pourrait devenir un sujet central lors des prochaines réunions du parti. Il rappelle que les tentatives de réprimer ces débats pourraient entraîner leur migration vers d'autres formations politiques.
Les parallèles avec le référendum sur le Brexit sont frappants. Smith doit reconnaître que l'opposition à une sortie de l'Alberta n'est pas garantie. Les changements dans le seuil de signatures pour un référendum pourraient intensifier le soutien à la séparation, selon Snagovsky.
La montée du séparatisme pourrait également poser des problèmes au sein de l'UCP. Les membres pourraient choisir de nommer un candidat séparatiste pour une prochaine élection partielle, ce qui pourrait créer des tensions au sein de la base de Smith.
En parallèle des débats sur la séparation, d'autres enjeux préoccupent la province. La baisse des prix du pétrole menace l'économie et pourrait aggraver le déficit budgétaire d'Alberta. Des enquêtes sur la gestion des services de santé continuent d'affecter la réputation du gouvernement.
De plus, des préoccupations émergent quant à une possible épidémie de rougeole et des grèves potentielles des enseignants. Ces problèmes pourraient détourner l'attention des électeurs des questions de séparation.
Alors que le sentiment séparatiste grandit en Alberta, la position de Danielle Smith reste délicate. Ses demandes et son approche pourraient influencer l'avenir politique de la province. La question de la séparation n'est pas seulement un enjeu provincial, mais un véritable défi national qui mérite une attention particulière.