Le livre illustré par Jul suscite une vive controverse. Prévu pour être distribué à 800 000 élèves de CM2, il a été retoqué par le ministère de l'Éducation. La sortie est désormais programmée pour le 18 juin avec un tirage réduit à 18 000 exemplaires, selon l'éditeur.
Initialement, l'ouvrage devait sortir en septembre avec un tirage de 900 000 exemplaires. La branche édition de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais a confirmé la vente en librairie pour cette date. Ce changement a été un choc pour de nombreux acteurs du milieu.
Le ministère de l'Éducation, qui avait commandé le livre dans le cadre de l'opération « Un livre pour les vacances », a jugé le contenu « pas adapté » aux élèves de CM2. La ministre Élisabeth Borne a souligné que le texte était trop adulte pour des enfants de 10 ou 11 ans.
Elle a également exprimé des doutes sur la compréhension du jeune public concernant certains passages. Par exemple, le père de la Belle est décrit comme un homme algérien, impliqué dans des activités illégales. Ces éléments ont soulevé des questions sur la pertinence du récit.
Jul, le dessinateur de l'ouvrage, a dénoncé cette décision comme étant politique, affirmant qu'elle repose sur des prétextes fallacieux. Il a exprimé son indignation face à ce qu'il considère comme une censure injustifiée.
Un regroupement d'associations d'auteurs a également critiqué le revirement du ministère. Ils estiment que cette décision nuit à la liberté de création et à la diversité des voix dans la littérature jeunesse.
Une source au sein du ministère a déclaré que la représentation du père de la Belle était problématique. Elle a fait référence à des clichés qui pourraient frôler le racisme. Cette déclaration a alimenté le débat sur la sensibilité culturelle dans les œuvres destinées aux jeunes.
Ce contexte met en lumière les défis auxquels font face les auteurs contemporains. Ils doivent naviguer entre la créativité et les attentes sociétales, ce qui peut parfois mener à des conflits.
La controverse autour de « La Belle et la Bête » illustre les tensions entre créativité et censure. Les décisions prises par le ministère de l'Éducation suscitent de nombreuses questions sur la représentation et la compréhension dans la littérature jeunesse. Ce débat est loin d'être clos.