Le ministre de l'Intérieur d'Algérie, Brahim Merad, se rend à Madrid ce lundi. C'est la première visite officielle d'un responsable algérien en Espagne depuis la crise débutée en mars 2022. Cette crise a été causée par la position du gouvernement espagnol concernant le Sahara Occidental.
Selon l'agenda officiel, le ministre espagnol de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, accueillera son homologue algérien. Lors de cette rencontre, ils aborderont des sujets d'intérêt commun, notamment la protection civile et la coopération en matière de police et de migration.
Cette visite s'inscrit dans un contexte de normalisation des relations entre les deux pays. En effet, vendredi dernier, en marge du G20 à Johannesburg, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a rencontré son homologue algérien, Ahmed Attaf. Ils ont convenu de renforcer les liens entre l'Algérie et l'Espagne.
La tension a débuté lorsque l'Espagne a soutenu la proposition marocaine d'autonomie pour le Sahara Occidental. Ce soutien a conduit l'Algérie à retirer son ambassadeur en Espagne. De plus, en juin 2022, l'Algérie a suspendu le Traité d'Amitié et bloqué le commerce extérieur avec l'Espagne.
Ce blocage a réduit les relations bilatérales jusqu'en novembre 2023, lorsque les contacts diplomatiques ont commencé à se rétablir. L'arrivée d'un nouvel ambassadeur à Madrid a marqué le début de ce rapprochement. En février 2024, une visite d'Albares à Alger était prévue mais a été annulée sans explication.
Parallèlement à la normalisation, les échanges commerciaux ont commencé à se réactiver. En janvier 2024, l'Algérie a approuvé les transactions bancaires pour importer des produits avicoles d'Espagne. En février, cette approbation s'est étendue aux viandes rouges.
Le 7 novembre, le Banque Centrale d'Algérie a levé toutes les restrictions sur le commerce extérieur avec l'Espagne. Cela a permis aux échanges commerciaux de revenir à la normale, atteignant les niveaux de 2021. Il est important de noter que le blocage commercial n'a jamais affecté l'exportation de gaz algérien vers l'Espagne, qui reste le principal fournisseur de gaz naturel.
Merad arrivera à Madrid pour cette visite politique, où il sera accompagné de plusieurs responsables espagnols. Parmi eux, le secrétaire d'État à la sécurité, Rafael Pérez, et la sous-secrétaire du ministère de l'Intérieur, Susana Crisóstomo. Cette rencontre mettra en lumière la coopération sectorielle entre les deux pays, notamment dans les domaines économique et sécuritaire.
La question de la migration sera également abordée. L'augmentation des arrivées de migrants par la route algérienne a été notée, une tendance considérée comme invisible jusqu'en 2023. En 2024, le nombre de migrants, principalement algériens, a connu une forte hausse.
En conclusion, la visite de Brahim Merad à Madrid symbolise un tournant dans les relations entre l'Algérie et l'Espagne. Après une période de tensions, les deux pays semblent prêts à renforcer leur coopération sur des enjeux cruciaux. Cela inclut non seulement des questions de sécurité, mais aussi un retour à des échanges commerciaux normaux.