Lors d'une récente discussion à Paris, Fu Ying, ancienne ambassadrice de Chine au Royaume-Uni, a confronté le professeur Yoshua Bengio, reconnu comme le "père de l'IA". Ce débat s'est tenu dans le cadre du AI Action Summit, un événement réunissant des leaders technologiques et politiques de 80 pays.
Fu Ying a exprimé son scepticisme à l'égard d'un rapport international de sécurité de l'IA, coécrit par 96 experts mondiaux. Elle a plaisanté sur la longueur du document, soulignant que la traduction chinoise comptait près de 400 pages et qu'elle n'avait pas encore eu le temps de le lire entièrement.
Elle a également critiqué le nom de l'Institut de sécurité de l'IA, dont le professeur Bengio est membre. Selon elle, la Chine a créé son propre équivalent, le Réseau de développement et de sécurité de l'IA, pour mettre en avant l'importance de la collaboration.
Au cours de la discussion, Fu Ying a exprimé des regrets concernant l'impact négatif des tensions entre les États-Unis et la Chine sur la sécurité de l'IA. Elle a déclaré que, malgré les avancées scientifiques, les relations entre les deux pays se détériorent, entravant l'unité et la collaboration nécessaires pour gérer les risques.
Elle a décrit une période explosive d'innovation en Chine depuis la publication de son plan de développement de l'IA en 2017, soulignant que cette rapidité de développement engendrait des risques.
Fu Ying a soutenu que la construction d'outils d'IA sur des bases open source était essentielle pour prévenir les dommages. Elle a affirmé que cela offrait de meilleures opportunités pour détecter et résoudre les problèmes, contrairement à la transparence limitée des géants technologiques américains.
Cependant, le professeur Bengio a exprimé un désaccord, arguant que l'open source pouvait également exposer la technologie à des abus criminels. Il a reconnu que, du point de vue de la sécurité, il était plus facile d'identifier les problèmes avec l'assistant IA chinois DeepSeek, construit sur une architecture open source, qu'avec ChatGPT.
Le sommet a également vu la participation de leaders mondiaux, dont le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre indien Narendra Modi. Les discussions ont porté sur l'impact de l'IA sur le monde du travail et les moyens de réduire ses risques.
Un partenariat de 400 millions de dollars a été annoncé pour soutenir des initiatives d'IA au service de l'intérêt public, notamment dans le domaine de la santé. Le secrétaire à la technologie du Royaume-Uni, Peter Kyle, a averti qu'il serait dangereux pour le pays de prendre du retard dans l'adoption de cette technologie.
Le débat entre Fu Ying et Yoshua Bengio illustre les tensions croissantes dans la course mondiale à l'IA. Les enjeux de sécurité, de transparence et de collaboration sont plus que jamais au cœur des discussions, alors que les pays cherchent à naviguer dans un paysage technologique en rapide évolution.