Trois Américains, condamnés à mort pour leur rôle dans une tentative de coup d'État en République Démocratique du Congo, ont vu leurs peines commuées à la réclusion à perpétuité, selon la présidence. Ils faisaient partie des 37 personnes condamnées à mort par un tribunal militaire en septembre dernier.
Les trois hommes, Benjamin Zalman-Polun, Marcel Malanga et Tyler Thompson, étaient accusés d'avoir dirigé une attaque contre le palais présidentiel et la résidence d'un allié du président Félix Tshisekedi en mai dernier. Cette décision de commuer les peines intervient avant la visite de Massad Boulos, le nouvel conseiller senior des États-Unis pour l'Afrique.
Le gouvernement américain n'a pas déclaré les trois hommes comme étant détenus à tort, mais le département d'État a mentionné des discussions entre les pays à ce sujet. Les condamnés ont nié les accusations de conspiration criminelle, de terrorisme et d'autres charges.
Le supposé leader du complot, Christian Malanga, un citoyen américain d'origine congolaise, a été tué lors de l'attaque, tout comme cinq autres personnes. Au total, 51 individus ont été jugés dans ce procès militaire, dont les audiences ont été diffusées à la télévision nationale.
Quatorze personnes ont été acquittées, le tribunal ayant conclu qu'elles n'avaient aucun lien avec l'attaque. Il est à noter que les peines de mort n'ont pas été exécutées en République Démocratique du Congo depuis environ deux décennies.
Le président Tshisekedi a signé des ordres pour commuer les peines de mort des Américains, selon sa porte-parole, Tina Salama. Les trois condamnés ont reçu une grâce individuelle de la part du président. Ckiness Ciamba, l'un des avocats de Malanga, a déclaré que ce pardon présidentiel représente un premier pas vers des changements majeurs à venir.
Jean-Jacques Wondo, un citoyen belge et congolais, également condamné à mort, a été transféré en Belgique en février en raison de problèmes de santé. Il reste incertain si les Américains pourraient également être renvoyés chez eux pour purger leur peine.
La tentative de coup d'État a commencé dans la capitale, Kinshasa, dans les premières heures du 19 mai, lorsque des hommes armés ont d'abord attaqué la maison du président de l'Assemblée nationale, Vital Kamerhe, avant de se diriger vers la résidence officielle du président.
Des témoins rapportent qu'un groupe d'environ 20 assaillants en uniforme militaire a attaqué le palais, suivi d'un échange de coups de feu. Cette situation reste préoccupante pour la stabilité du pays.
La commutation des peines de mort pour ces trois Américains marque un tournant dans ce dossier complexe. Les implications de cette décision pourraient influencer les relations entre les États-Unis et la République Démocratique du Congo. Les prochaines semaines seront cruciales pour observer l'évolution de cette affaire.