Dans un contexte politique tendu, le débat sur l'indépendance de l'Alberta prend de l'ampleur. Jeffrey Rath, avocat et éleveur, affirme que l'Alberta devrait devenir un État-nation indépendant, distinct du Canada. Ce désir d'autonomie s'intensifie, alimenté par des frustrations face à la gouvernance libérale et aux commentaires de Donald Trump sur le Canada.
Lors d'un rassemblement à Lethbridge, Dennis Modry a questionné les participants sur l'avenir de l'Alberta. Les résultats étaient révélateurs : une partie significative du public souhaite un rôle accru pour la province, tandis qu'une autre partie envisage une séparation totale. Modry, co-leader du Alberta Prosperity Project, considère que la rhetorique présidentielle a renforcé le mouvement séparatiste.
Il a déclaré : "Nous ne sommes pas intéressés par cela. Nous voulons la souveraineté de l'Alberta." Cependant, Jeffrey Rath n'écarte pas l'idée d'une union avec les États-Unis, soulignant les affinités culturelles entre l'Alberta et le Montana ou le Texas.
Le sentiment d'aliénation occidentale est un thème récurrent au Canada. Preston Manning, figure du conservatisme canadien, a exprimé ses préoccupations dans le Globe and Mail, avertissant que beaucoup d'Albertains ne supporteraient pas un autre mandat libéral. Il a accusé le gouvernement de négliger les intérêts des Canadiens de l'Ouest, ce qui alimente le désir de séparation.
Les politiques environnementales du gouvernement Trudeau ont exacerbé ce ressentiment. De nombreux Albertains estiment que ces mesures nuisent à leur croissance économique. Ce contexte a ouvert la voie à des discussions plus franches sur la séparation.
Les sondages montrent que les libéraux, dirigés par Mark Carney, pourraient remporter leur quatrième victoire consécutive. Cela pourrait être perçu comme un déni des préoccupations des Albertains. Judy Schneider, une électrice de Calgary, a exprimé son soutien à un référendum d'indépendance, remettant en question les racines de Carney dans l'Ouest.
Malgré ces tensions, un récent sondage Angus Reid indique que seulement un Albertain sur quatre soutiendrait une séparation immédiate. Cependant, une majorité de Canadiens pensent que la question mérite d'être prise au sérieux.
Au sein du mouvement séparatiste, les opinions divergent quant aux meilleures stratégies à adopter. Lorna Guitton, membre du Alberta Prosperity Project, souhaite une meilleure relation avec le Canada, tout en rejetant l'idée de devenir un État américain. Pour elle, un référendum pourrait renforcer la position de l'Alberta dans les négociations avec Ottawa.
En revanche, Jeffrey Rath évoque une vision plus radicale, affirmant que l'Alberta pourrait s'intégrer aux États-Unis. Il prépare même une délégation d'exploration pour rencontrer des représentants américains. Cette dynamique met en lumière les divisions internes sur la voie à suivre pour l'Alberta.
La question de l'indépendance de l'Alberta soulève des débats passionnés et complexes. Alors que certains aspirent à un avenir autonome, d'autres souhaitent renforcer les liens avec le Canada. Ce climat politique incertain met en lumière les tensions régionales et les défis qui attendent le prochain gouvernement canadien. L'avenir de l'Alberta reste à définir, entre aspirations d'indépendance et réalités politiques.