BUENODIA

La Commission Européenne Remet en Question l'Amnistie Devant le Tribunal de l'UE : "Cela Ressemble à une Autoamnistie, Partie de l'Accord pour l'Investiture du Gouvernement"

Publié le : 10 juin 2025

Contexte de l'Amnistie

La amnistie accordée par le Gouvernement aux indépendantistes pour faciliter l'investiture de Pedro Sánchez suscite des complications au sein de l'Union Européenne. La Commission Européenne remet en question cette amnistie devant le Tribunal de Justice de l'Union Européenne, suggérant qu'elle s'oppose à plusieurs principes fondamentaux.

Un document de 36 pages, relayé par El Español et consulté par EL MUNDO, présente des observations critiques sur la loi gouvernementale. La Commission affirme que la LOA (Loi Organique 1/2024) ne répond pas à un objectif d'intérêt général reconnu par l'Union.

Critiques de la LOA

La LOA semble constituer une autoamnistie pour deux raisons. Premièrement, les votes des bénéficiaires ont été cruciaux pour son adoption au parlement espagnol. Deuxièmement, cette loi fait partie d'un accord politique pour l'investiture du Gouvernement espagnol.

La Commission souligne que les autoamnisties, où le pouvoir politique cherche à garantir son immunité, sont contraires au principe de l'État de Droit. Ainsi, le même raisonnement devrait s'appliquer lorsque le Gouvernement assure l'impunité de ses alliés en échange de soutien parlementaire.

Procédure d'Urgence et Recommandations

Un autre point soulevé est que la procédure d'adoption de la LOA a suivi un chemin d'urgence, évitant des rapports importants d'organes consultatifs et sans consultation publique. La Commission de Venise a noté que cette loi a exacerbé les divisions au sein de la classe politique et de la société espagnole.

Malgré les recommandations de prendre le temps nécessaire pour un dialogue constructif, les autorités espagnoles ont ignoré ces conseils. Cela soulève des questions sur la légitimité de la loi et son impact sur le dialogue politique.

Conséquences Juridiques

La Commission Européenne a exprimé des préoccupations quant à la clarté de la loi sur les types de malversations pouvant être couvertes par l'amnistie. Elle recommande au Tribunal de Justice de l'UE de considérer que les dispositions nationales manquent de clarté et peuvent mener à des exemptions de responsabilité.

En outre, la Commission a proposé que les principes de primauté du droit de l'Union et de séparation des pouvoirs s'opposent à une législation nationale qui impose des délais stricts pour l'application de l'amnistie, sans possibilité de suspension.

Interprétation des Intérêts Financiers

Bruxelles a également soutenu que l'interprétation de l'article 325 TFUE ne montre pas de lien direct entre les activités illégales visant la sécession et les intérêts financiers de l'Union. Cela laisse aux tribunaux espagnols le soin de déterminer si un lien suffisant existe.

La Commission Européenne n'a pas jugé évident que la tentative de sécession ait affecté les intérêts financiers de l'UE, ce qui pourrait offrir un certain répit au Gouvernement espagnol.

Conclusion

Le Tribunal de Justice de l'UE aura le dernier mot après avoir examiné les observations de la Commission et du Tribunal de Comptes. Une décision est attendue après l'été, marquant potentiellement un tournant historique concernant l'amnistie en Europe.

Amnistie - La Commission Européenne Remet en Question l'Amnistie Devant le Tribunal de l'UE : "Cela Ressemble à une Autoamnistie, Partie de l'Accord pour l'Investiture du Gouvernement"