Le Pleno du Tribunal Constitutionnel a décidé ce lundi de ne pas soumettre de question préjudicielle à la justice européenne concernant la Loi d'Amnistie relative au processus. Cette décision a été prise tout en rejetant la suspension des délibérations sur le recours d'inconstitutionnalité du Parti Populaire jusqu'à ce que le Tribunal de Justice de l'UE se prononce sur quatre questions préjudicielles soulevées par différents organes espagnols.
Ainsi, le Haut Tribunal poursuit son plan visant à valider cette loi cette semaine, laquelle a permis à Pedro Sánchez de devenir président du gouvernement en échange des sept voix de Junts. La décision a été adoptée grâce à la position favorable de six magistrats progressistes, tandis que quatre membres du bloc conservateur s'y sont opposés.
Bien qu'il n'y ait pas eu de vote, la division entre les blocs au sein du tribunal a été mise en évidence, rapportent des sources juridiques. Les magistrats Enrique Arnaldo, César Tolosa, et Concepción Espejel avaient précédemment demandé que le Tribunal Constitutionnel se tourne vers l'Europe en raison de la possibilité que la Loi d'Amnistie soit contraire au droit de l'Union.
Le Parti Populaire a déposé vendredi dernier un recours de supplique contre la décision du TC de ne pas suspendre les délibérations sur l'amnistie. Les membres du parti ont affirmé qu'il était « obligatoire » de soumettre une question préjudicielle sur la loi qui annule les délits du processus.
La thèse adoptée par la majorité des magistrats durant le débat sur la question préjudicielle est celle présentée par la vice-présidente Inmaculada Montalbán. Ce texte affirme que le TC doit effectuer un contrôle de constitutionnalité de la norme en abstracto, sans se prononcer sur son applicabilité.
Selon le projet de jugement, « le présent processus constitutionnel est un recours d'inconstitutionnalité qui examine uniquement la validité constitutionnelle de la Loi d'Amnistie, indépendamment des problèmes d'applicabilité qui peuvent survenir dans des cas concrets ». La décision souligne également que « l'absence d'interférence » juridique entre l'objet du jugement et la possible inapplicabilité de la norme rend inutile la soumission de questions préjudicielles au TJUE.
Après cette première session, la deuxième partie des délibérations se concentrera sur les motifs du recours du Parti Populaire, qui soutient que l'approbation d'une amnistie n'est pas conforme à notre Constitution. Les magistrats examineront également les arguments qui soulèvent l'inconstitutionnalité intégrale de cette amnistie.
Enfin, ils discuteront des motifs qui remettent en question l'inconstitutionnalité de certains articles de la loi. Ces débats sont cruciaux pour l'avenir juridique de la Loi d'Amnistie en Espagne.
En conclusion, la décision du Tribunal Constitutionnel de ne pas soumettre de question préjudicielle à la justice européenne marque un moment important dans le débat juridique espagnol. La division interne du tribunal souligne les tensions politiques entourant la Loi d'Amnistie, et les prochaines délibérations détermineront son avenir.