Dans le livre El odio de Luisgé Martín, José Bretón confesse le meurtre de ses enfants. L'auteur ne se limite pas à interroger le criminel, mais omet d'autres témoignages essentiels. En effet, il n'interroge ni Ruth Ortiz, la mère des enfants, ni les proches de Bretón, ni les enquêteurs impliqués dans l'affaire.
Il est vrai que l'absence de Ruth Ortiz est frappante. Elle apprend la publication de ce livre par la presse, sans avoir été consultée. De plus, aucun membre de son entourage n'est interviewé, ce qui crée un vide dans la narration. Les seuls témoignages proviennent de rapports et de déclarations publiques.
Martín se tourne vers un graphologue pour analyser les lettres manuscrites de Bretón. Ce choix soulève des questions sur la rigueur de l'enquête. Pourquoi ne pas avoir cherché à obtenir des perspectives plus variées et pertinentes sur cette tragédie ?
Lors de la lecture des épreuves de El odio, les éditeurs d'Anagrama ont dû être stupéfaits. Ils ont négligé de consulter des experts, tels que des avocats, sur les implications de ce livre. Ce témoignage brutal sur des crimes atroces aurait dû être traité avec plus de précaution.
La décision de ne pas inclure des voix critiques, comme celle de Ruth, est un grave manquement. Anagrama semble avoir sous-estimé l'impact de ce récit sur la perception publique et médiatique.
Face à la tempête médiatique, Anagrama a décidé de suspendre la publication de El odio. Cette décision a été perçue comme une réaction de peur face à la controverse. Les éditeurs ont finalement choisi de défendre l'auteur, mais leur position est devenue floue.
Ils ont précisé que Luisgé Martín est "le seul auteur" de l'œuvre, mais cela ne suffit pas à apaiser les critiques. La crainte d'une réaction négative semble avoir pris le pas sur la liberté d'expression.
Actuellement, il existe un risque réel que El odio ne soit jamais publié. Les exemplaires pourraient rester dans les entrepôts, tandis que l'édition fait face à une des crises les plus maladroites de l'histoire récente. Les échos de cette affaire résonnent dans le milieu littéraire.
La gestion de ce livre soulève des interrogations sur l'éthique de l'édition et la responsabilité des auteurs. Les décisions prises par Anagrama pourraient avoir des répercussions durables sur leur réputation.
En somme, El odio de Luisgé Martín est une œuvre controversée qui soulève des questions cruciales sur la responsabilité des éditeurs et des auteurs. L'absence de voix critiques et la réaction face aux critiques médiatiques montrent à quel point la littérature peut être un terrain délicat. Les lecteurs doivent désormais décider de leur propre opinion sur cette œuvre.