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Lien entre Androcur et méningiome : Bayer, Sandoz et Viatris condamnés au civil

Publié le : 2 juin 2025

Une patiente souffrant de tumeurs au cerveau a obtenu plus de 300 000 euros d’indemnisation des laboratoires Bayer, Viatris et Sandoz. Cette décision du tribunal fait suite à un défaut d’information concernant le médicament Androcur. Les juges ont déclaré ces laboratoires responsables des préjudices subis.

Selon l’avocat de la plaignante, Me Romain Sintès, ce jugement est une première en France. Il pourrait entraîner une multiplication des procédures d’indemnisation. Une association de victimes a déjà porté plainte pour dénoncer la gestion de la sécurité de ce médicament.

La patiente, âgée de 55 ans, a pris Androcur pendant plus de 20 ans. Ce traitement hormonal était prescrit pour l’hyperpilosité et l’endométriose. En 2013, elle a développé des méningiomes, des tumeurs non cancéreuses qui peuvent entraîner de graves handicaps neurologiques.

Aujourd’hui, elle souffre de troubles visuels, de la mémoire et d’une fatigue importante. Elle affirme n’avoir jamais été informée des risques associés à l’Androcur, malgré un article scientifique de 2008 établissant un lien entre ce médicament et l’apparition de méningiomes.

Le tribunal a conclu que le dommage subi par la plaignante est le résultat des traitements médicamenteux qu'elle a suivis. Bayer a contesté cette affirmation, affirmant que la patiente n’avait pris l’Androcur que jusqu’en 2004.

Les juges ont estimé que Bayer n’avait pas pris les mesures nécessaires pour informer les consommateurs sur les effets secondaires graves de l’Androcur. Viatris a également été critiqué pour son manque d’actions depuis 2008 concernant l’information sur les risques associés.

Les laboratoires, ainsi que le médecin et le pharmacien de la patiente, sont condamnés à verser environ 325 000 euros d’indemnisation. Cette somme comprend 25 % à verser immédiatement. Les juges ont souligné que les laboratoires avaient les moyens de communiquer sur des effets secondaires graves connus depuis 2008.

Me Sintès a déclaré que malgré les affirmations des laboratoires, ils avaient omis de communiquer sur les risques importants liés à l’Androcur. Cette décision pourrait avoir des répercussions sur d'autres cas similaires à l'avenir.

Ce jugement marque une étape importante dans la lutte des victimes de l’Androcur pour obtenir justice. Il souligne la nécessité d’une information transparente sur les médicaments et les risques associés. Les laboratoires doivent désormais assumer leurs responsabilités et veiller à la sécurité des patients.

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