Hier, environ 2.000 vétérinaires de toute l'Espagne se sont rassemblés devant le Ministère de l'Agriculture à Madrid. Ils ont exprimé leur mécontentement concernant le Real Decreto 666/2023, qui restreint la distribution d'antibiotiques. Les vétérinaires dénoncent que ces retards dans les procédures mettent en danger la vie des animaux.
Le ministère défend ce décret en affirmant qu'il vise à améliorer la traçabilité des médicaments et à lutter contre la résistance antimicrobienne. Cependant, de nombreux vétérinaires, comme Isis du Collège des Vétérinaires de Zaragoza, contestent la manière dont ces exigences sont imposées. Ils soulignent que les sanctions pour non-respect des délais sont problématiques.
La nouvelle obligation d'enregistrer toutes les prescriptions d'antibiotiques dans le système PRESVET a suscité des inquiétudes. Ce système, déjà en place dans l'élevage, est devenu obligatoire pour les cliniques vétérinaires à partir du 2 janvier. Les vétérinaires affirment que cela les oblige à passer plus de temps sur des formalités plutôt que sur les soins aux animaux.
Le cas de Selva, une chienne décédée en raison de retards de traitement liés à ces nouvelles procédures, a amplifié le mécontentement. Samuel Fernández, le vétérinaire qui l'a soignée, a expliqué que les résultats des cultures nécessaires pour administrer des antibiotiques sont souvent tardifs, ce qui compromet la vie des animaux.
Les vétérinaires, comme Nerea, signalent que cette situation affecte leur santé mentale. Ne pas pouvoir traiter un animal en détresse à cause de la réglementation est très frustrant. Ils se sentent tiraillés entre le respect de la loi et le devoir de sauver des vies.
Raquel, une autre vétérinaire, souligne que la pression de devoir choisir entre une amende et la vie d'un animal est insupportable. Les vétérinaires demandent à pouvoir exercer librement et de manière responsable, sans craindre des sanctions.
Valentín Almansa, directeur général de la Sanidad de la Producción Agroalimentaria, a défendu le décret en affirmant qu'il s'agit d'une transposition de la législation européenne. Il a précisé que le but est de préserver l'efficacité des antibiotiques de dernière génération, afin d'éviter des décès chez les animaux et les humains.
Almansa a également mentionné que les sanctions sont destinées à des cas de mauvaise foi et que le ministère est ouvert à la négociation. Cependant, les vétérinaires de la Confédération Empresarial Veterinaria Española regrettent le refus du ministre Luis Planas de les rencontrer pour discuter de leurs préoccupations.
Le décret a déjà suscité des demandes de révision urgente de la part de plusieurs partis politiques, dont ERC. Ce dernier a proposé la création d'une sous-commission pour examiner la question. D'autres formations, comme PACMA, ont également présenté des propositions d'adaptation de la réglementation.
Les vétérinaires continuent de faire entendre leur voix, espérant que leurs préoccupations seront prises en compte. Ils affirment que les animaux jouent un rôle social important et méritent des soins appropriés sans entrave administrative.
La mobilisation des vétérinaires en Espagne met en lumière les défis liés à la réglementation des antibiotiques. Ils demandent une révision des procédures pour protéger la santé des animaux. La situation actuelle soulève des questions cruciales sur l'équilibre entre la législation et le bien-être animal.