Apple a décidé de contester une récente décision d'un juge fédéral qui pourrait avoir des conséquences majeures sur l'avenir de son App Store. La juge Yvonne Gonzalez Rogers a constaté la semaine dernière que le géant technologique avait délibérément violé un ordre antérieur dans une affaire initiée par Epic Games, le créateur de Fortnite. Cette situation soulève des questions sur la concurrence dans le secteur des applications.
Les jugements de la juge Gonzalez Rogers proviennent d'une affaire antitrust déposée par Epic Games. En 2020, Epic a accusé Apple de détenir un monopole illégal via son App Store, qui prélève des commissions allant de 15 % à 30 % sur les achats in-app. Bien que la juge ait rejeté ces accusations de monopole, elle a reconnu qu'Apple empêchait les développeurs de proposer des options de paiement alternatives, en violation des règles de concurrence de Californie.
Elle a donc ordonné à Apple d'apporter des modifications pour permettre aux développeurs de diriger les clients vers des options de paiement moins chères en dehors de l'écosystème Apple. L'année dernière, Epic a accusé Apple de ne pas respecter cette décision en imposant de nouveaux frais aux développeurs.
La semaine dernière, la juge a déclaré qu'Apple continuait d'interférer avec la concurrence, en se basant sur des documents internes qui montrent que la société a délibérément enfreint son injonction de 2021. Apple a alors demandé à une cour d'appel de suspendre cette décision, arguant que les restrictions imposées lui coûteraient des sommes substantielles chaque année.
Dans sa demande, Apple a affirmé que ces restrictions étaient basées sur des comportements qui n'ont pas été jugés illégaux. Elle a également souligné que ces mesures semblaient être une punition pour une prétendue non-conformité avec une injonction antérieure qui était, selon elle, invalide.
Apple n'a pas directement répondu aux critiques sévères de la juge envers ses dirigeants. Dans son dernier ordre, elle a noté que le PDG Tim Cook avait ignoré les conseils de l'exécutif Phillip Schiller pour se conformer à son injonction. Elle a également mentionné que l'ancien directeur financier, Luca Maestri, avait réussi à le convaincre de ne pas agir en conséquence.
La juge a écrit que "Cook a mal choisi" et que les documents examinés indiquent qu'Apple était pleinement conscient de ses actions et a systématiquement choisi l'option la plus anticompetitive.
Malgré les tensions, Apple a annoncé la semaine dernière qu'elle se conformerait à l'ordre du tribunal pendant qu'elle fait appel. Cette décision pourrait avoir un impact significatif sur la manière dont l'entreprise gère ses relations avec les développeurs et les options de paiement à l'avenir.
La situation actuelle entre Apple et le système judiciaire américain met en lumière des enjeux cruciaux concernant la concurrence dans le secteur technologique. Alors qu'Apple tente de naviguer dans ces défis légaux, l'issue de cette affaire pourrait redéfinir les pratiques commerciales au sein de l'App Store et influencer d'autres acteurs du marché.