La Commission Européenne a accusé, ce mercredi, Alphabet, la société mère de Google, de ne pas respecter ses obligations en vertu de la loi européenne sur les marchés numériques (DMA). Cette accusation repose sur le fait qu'Alphabet favoriserait ses propres services lors des recherches effectuées via son moteur de recherche tout en entravant les développeurs.
En outre, Bruxelles a mis en garde Apple pour qu'elle ouvre davantage ses systèmes d'exploitation, conformément aux exigences de la régulation communautaire. Concernant Apple, la Commission a pris deux décisions "légalement contraignantes" qui impactent ses obligations d'interopérabilité.
Ces décisions visent à permettre une intégration plus précise des services tiers dans l'écosystème d'Apple. Cela est jugé essentiel pour ouvrir de nouvelles possibilités de développement de produits et services innovants sur les plateformes de la société. Par conséquent, cela offrirait plus de choix aux utilisateurs européens.
Les mesures concernent notamment neuf fonctions de connectivité d'iOS, principalement utilisées pour coupler des dispositifs comme des montres, des écouteurs ou des téléviseurs. La Commission espère qu'avec ces mesures, les développeurs auront un meilleur accès aux fonctionnalités de l'iPhone qui interagissent avec ces appareils.
Le deuxième ensemble de mesures se concentre sur la transparence et l'efficacité du processus qu'Apple met en place pour les développeurs intéressés par l'interopérabilité. Cela inclurait un accès à plus de documentation technique sur des fonctionnalités qui ne sont pas encore disponibles pour les tiers, ainsi qu'une communication plus fluide concernant les mises à jour.
Ces changements visent à améliorer l'expérience des développeurs et à faciliter l'intégration de leurs services dans l'écosystème d'Apple. Cela pourrait également renforcer la concurrence sur le marché.
Dans le cas de Google, Alphabet dispose maintenant d'un délai pour présenter des éléments de défense. Si les violations sont confirmées, la Commission pourrait imposer une amende pouvant atteindre 10% de son chiffre d'affaires. La Commission a précisé qu'elle avait informé Alphabet que certaines fonctionnalités de Google Search favorisaient ses services par rapport à ceux des concurrents.
Cette situation contrevient aux exigences de traitement "transparent, équitable et non discriminatoire" des services tiers stipulées par la DMA. Par ailleurs, Google Play, la boutique d'applications de la société, ne respecterait pas cette législation, car elle n'autorise pas les développeurs à diriger les consommateurs vers d'autres canaux offrant de meilleures offres.
La vice-présidente de la Commission Européenne en charge de la concurrence, Teresa Ribera, a expliqué que l'envoi des accusations à Alphabet vise à garantir que des services largement utilisés, comme Google Search et les téléphones Android, respectent les règles de l'Union. Elle a souligné que l'objectif principal est de créer une culture de conformité avec la loi sur les marchés numériques.
Ribera a également précisé que les procédures de non-conformité sont réservées aux cas où les tentatives de dialogue n'ont pas abouti. Elle a insisté sur le fait que l'application de la législation européenne se fait de manière "juste et non discriminatoire".
Les accusations portées contre Alphabet et les exigences imposées à Apple illustrent les efforts continus de la Commission Européenne pour réguler le marché numérique. Ces mesures visent à garantir une concurrence équitable et à protéger les droits des utilisateurs au sein de l'écosystème numérique.