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Les tensions montent alors que les superpuissances se disputent une part de l'Arctique

Publié le : 24 mai 2025

Tensions croissantes dans l'Arctique

Les tensions augmentent alors que les superpuissances se battent pour une part de l'Arctique. Dès que Magnus Mæland est devenu maire d'une petite ville au nord de la Norvège fin 2023, trois délégations de Chine ont frappé à sa porte. "C'est parce qu'ils veulent devenir une superpuissance polaire", m'explique-t-il.

La Chine, bien que moins associée à l'Arctique, est déterminée à jouer un rôle majeur dans cette région. Elle cherche à acheter des biens immobiliers, à s'impliquer dans des projets d'infrastructure et espère établir une présence régionale permanente.

Un nouveau monde d'opportunités

Les scientifiques du climat affirment que l'Arctique se réchauffe quatre fois plus vite que n'importe où ailleurs. Cela a un impact sur les écosystèmes, la faune et les populations locales. L'Arctique couvre 4 % de la planète, et les puissances mondiales y voient de nouvelles opportunités économiques.

La fonte des glaces facilite l'accès aux incroyables ressources naturelles de la région, notamment des minéraux critiques, du pétrole et du gaz. On estime qu'environ 30 % du gaz naturel non exploité se trouve dans l'Arctique, ce qui ouvre la voie à de nouvelles routes commerciales maritimes.

Kirkenes : un port d'avenir

Kirkenes aspire à devenir le premier port européen pour les cargos chinois. Cependant, la ville reste prudente quant à l'influence de Pékin sur son port. En visitant, j'ai trouvé le port de Kirkenes plutôt désert. Ancienne ville minière, elle contraste fortement avec les montagnes et fjords environnants.

Le directeur du port, Terje Jørgensen, prévoit de construire un tout nouveau port international. Il rêve de faire de Kirkenes le Singapour du Haut Nord européen, où trois continents se rencontrent : Amérique du Nord, Europe et Asie.

Relations tendues avec la Chine

Le maire Mæland se montre prudent quant aux intentions de la Chine. "Nous voulons une relation avec la Chine, mais nous ne voulons pas être dépendants", déclare-t-il. L'approche de la Chine pour s'impliquer dans l'Arctique est de plus en plus rejetée en Europe.

Les tentatives récentes de Pékin pour acquérir des ports en Norvège et en Suède ont échoué, poussant la Chine, la plus grande superpuissance émergente, vers la Russie, le plus grand acteur de l'Arctique.

La menace russe

La Russie contrôle environ la moitié des côtes arctiques et attire les investissements chinois. Les deux pays coopèrent également militairement dans la région. En octobre, la garde côtière chinoise a effectué sa première patrouille conjointe avec les forces russes.

Les habitants de Kirkenes vivent dans l'ombre du ours russe à proximité. La frontière avec la Russie est à seulement 10 minutes en voiture, et la péninsule de Kola semble inquiétante. La Norvège, bien qu'elle ne soit pas en guerre avec la Russie, se sent sous pression.

Surveillance et préparation

La Norvège surveille la menace russe à travers des opérations militaires et des systèmes de renseignement avancés. Dans un ancien commandement militaire, j'ai vu comment la Norvège collecte des informations en temps réel sur les mouvements suspects.

Les commandants militaires norvégiens maintiennent des contacts réguliers avec leurs homologues russes pour éviter les malentendus. Dans l'Arctique, il y a un grand chevauchement d'intérêts, selon le vice-amiral Rune Andersen.

Conclusion

La compétition pour les ressources arctiques s'intensifie, et les tensions géopolitiques augmentent. Les pays agissent de plus en plus selon leurs propres intérêts, rendant la situation dans l'Arctique plus complexe que jamais. Les conséquences de ces rivalités pourraient avoir des répercussions sur la sécurité mondiale.

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