Jorge Fernández Díaz, écrivain et journaliste argentin, évoque son parcours marqué par le retour de la démocratie en Argentine. Il se remémore ses débuts dans la section des faits divers d'un journal de Buenos Aires, La Razón. À cette époque, il a été témoin des conséquences de la dictature sur la société.
Fernández Díaz se souvient de l'énorme tirage du journal, un vespérien qui couvrait des sujets difficiles. Son équipe avait des informations sur les kidnappings et la main-d'œuvre désœuvrée de la dictature. Malgré cela, ils ne pouvaient pas prouver leurs allégations, ce qui les empêchait de publier des articles.
À seulement 24 ans, il a eu l'audace de proposer à son supérieur d'écrire une série de romans par épisodes. Cela leur permettrait de partager des vérités qu'ils ne pouvaient pas aborder directement. Ainsi, ils ont pu aborder des sujets délicats sous couvert de fiction.
Un jour, son père l'a appelé au journal, provoquant une inquiétude chez lui. Leur relation était froide après six ans sans contact. Son père s'inquiétait d'un personnage de la série qu'il écrivait. Cette conversation a été un moment émouvant pour Fernández Díaz, qui a dû cacher ses larmes.
Son père, qui le considérait comme un perdant en raison de son choix de carrière, a finalement montré un intérêt pour son travail. Ce moment a marqué un tournant dans leur relation, unissant à nouveau un père et son fils par le biais de la littérature.
Dans son livre, "Le secret de Marcial", Fernández Díaz explore la vie de son père, un Asturien émigré à Buenos Aires. Il aborde des thèmes de mystère et de mémoire, en cherchant à comprendre la vie de son père, souvent silencieux et énigmatique. Ce livre dialogue avec son précédent ouvrage sur sa mère, révélant des dynamiques familiales complexes.
Fernández Díaz souligne les différences entre ses parents : sa mère, une matriarche expansive, et son père, un homme plus réservé. Son enquête sur son père révèle des aspects cachés de leur histoire familiale et des défis de communication entre générations.
Dans "Le secret de Marcial", l'auteur aborde également l'impact de l'émigration espagnole en Argentine. Il décrit une communauté riche en traditions, mais confrontée à des défis économiques et sociaux. Cette émigration a façonné l'identité de nombreux Argentins, mais a également laissé des cicatrices durables.
Fernández Díaz évoque les conséquences de cette émigration, notamment les luttes des générations passées. Il rappelle que l'Argentine, autrefois pleine d'espoir, a été confrontée à des crises profondes, transformant le rêve d'une terre promise en un cauchemar.
En somme, Jorge Fernández Díaz nous offre un aperçu poignant de la relation entre un père et son fils, tout en explorant les thèmes de l'identité, de l'histoire et de la littérature. Son œuvre témoigne de la complexité des liens familiaux et des défis que l'on rencontre dans un pays en mutation. La littérature devient ainsi un moyen de réconciliation et de compréhension.