Ce mardi, à 17h00 heure de la péninsule coréenne, une dizaine de soldats nord-coréens ont franchi la frontière militarisée avec la Corée du Sud. En réponse, l'armée sud-coréenne a effectué plusieurs tirs d'avertissement. Cette information a été confirmée par un communiqué des autorités militaires de Séoul après cet incident avec le régime de Kim Jong-un.
Les deux pays sont séparés par la DMZ, dernier vestige de la Guerre froide. Cette zone s'étend sur 250 kilomètres et sert de barrière entre deux armées ennemies qui parlent la même langue. Située à 50 kilomètres au nord de Séoul et à 200 kilomètres au sud de Pyongyang, la DMZ est devenue un lieu mortel pour les dissidents du Nord.
Elle représente également un point de rencontre pour des accords de paix souvent échoués. La DMZ fonctionne comme une frontière de facto le long du parallèle 38, la ligne divisant les deux Corées depuis la retraite de l'armée japonaise après la Seconde Guerre mondiale. Depuis 1953, les deux Corées restent techniquement en guerre.
Dans son communiqué, l'État-Major Conjoint de Séoul a déclaré : "Notre armée a émis une alerte et a tiré des avertissements, et les soldats nord-coréens se sont déplacés vers le nord." Cet épisode rappelle un incident similaire survenu l'été dernier, lorsque des troupes nord-coréennes avaient également traversé la frontière, entraînant des tensions accrues entre Séoul et Pyongyang.
Le lundi précédent, les autorités sud-coréennes avaient rapporté que près de 1 500 ouvriers nord-coréens étaient "en train de travailler sur des installations de barbelés" de leur côté de la DMZ, tandis que les troupes de Kim réalisaient des manœuvres militaires à proximité. Ces mouvements militaires suscitent des inquiétudes croissantes dans la région.
Au cours des dernières semaines, Kim Jong-un a continué à faire étalage de l'avancement de son programme nucléaire et de son amitié avec Vladimir Poutine. Pendant ce temps, le président américain Donald Trump a déclaré à plusieurs reprises qu'il compte contacter le dictateur nord-coréen pour réactiver la diplomatie directe, absente sous l'administration Biden.
Durant le premier mandat de Trump, les relations avec la Corée du Nord ont été parmi les plus volatiles de la politique étrangère américaine. Trump oscillait entre confrontation et rapprochement, un comportement presque comique face à un pays qui a effectué sa dernière test nucléaire en septembre 2017.
En 2018, Kim a accepté l'invitation de Trump pour assister à la première coupure historique à Singapour. Cependant, aucun progrès notable n'a été réalisé concernant le démantèlement nucléaire lors de ce sommet. Les autres rencontres, notamment celles de février 2019 à Hanoi et de juin 2019 dans la DMZ, n'ont pas non plus abouti à des avancées significatives.
Lors de la rencontre de juin 2019, Trump a franchi la ligne de démarcation, marquant un autre geste historique. Malgré ces efforts diplomatiques, les tensions persistent, et les deux nations continuent de naviguer dans un climat de méfiance et d'incertitude.
Les récents événements soulignent la fragilité de la situation sur la péninsule coréenne. Les incursions militaires et les tensions entre les deux pays rappellent la nécessité d'une diplomatie active. Alors que les dirigeants continuent d'échanger des menaces et des gestes symboliques, l'avenir de la paix dans la région reste incertain.