L'armée israélienne a annoncé qu'elle examinait des rapports concernant des civils "blessés" en s'approchant des centres de distribution d'aide à Gaza. Ces centres sont gérés par la Gaza Humanitarian Foundation, soutenue par les États-Unis et Israël. Depuis le début des opérations de la GHF en mai, des témoignages font état de tirs israéliens ayant causé des décès parmi ceux cherchant de l'aide.
Selon les médecins, les témoins et le ministère de la santé dirigé par le Hamas, plus de 400 Palestiniens ont perdu la vie en cherchant de l'aide. L'armée israélienne a indiqué qu'elle avait donné des instructions à ses forces après avoir tiré des leçons, sans toutefois préciser lesquelles.
À plusieurs reprises, l'IDF a affirmé avoir tiré des "coups de semonce" sur des soupçonnés s'approchant de ses troupes. Des médias israéliens, dont le Times of Israel, ont rapporté que l'IDF reconnaissait que certains Palestiniens avaient été tués en cherchant de l'aide, tout en qualifiant les chiffres de victimes du Hamas d'inexactes.
Le BBC a interrogé l'IDF sur ces points. L'armée a répondu que les "rapports d'incidents de dommages" étaient en cours d'examen. Elle a également précisé que toute allégation de déviation par rapport à la loi ou aux directives de l'IDF serait examinée en profondeur, avec des actions supplémentaires si nécessaire.
Malgré les rapports, l'IDF a nié les accusations de tirs délibérés sur des civils. Cela fait suite à un article du Haaretz qui citait des soldats israéliens affirmant avoir reçu l'ordre de tirer sur des civils non armés près des sites d'aide. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a fortement rejeté ces allégations, les qualifiant de mensonges malveillants.
Le système d'aide de la GHF a été critiqué par des agences de l'ONU. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, l'a qualifié d'inherently unsafe. Ce système vise à contourner l'ONU en tant que principal fournisseur d'aide aux Palestiniens, Israël et les États-Unis arguant qu'il empêcherait le vol d'aide par le Hamas, ce que ce dernier dément.
Peu après le début des opérations de la GHF, des dizaines de Palestiniens ont été tués dans des incidents distincts, suscitant une condamnation internationale. Johnnie Moore, le responsable de la GHF, a déclaré qu'il ne niait pas les rapports de décès près des sites d'aide, mais a affirmé que "100 % de ces victimes étaient attribuées à la proximité de la GHF", ce qui est "faux".
Israël interdit aux organisations de presse internationales, y compris la BBC, d'envoyer des journalistes à Gaza. Dans sa déclaration, l'IDF a annoncé qu'elle réorganisait l'accès aux sites, incluant de nouvelles clôtures et signalisation, pour minimiser les tensions avec la population et garantir que l'aide atteigne ses destinataires.
De plus, l'IDF a décidé de fermer un centre de distribution d'aide dans la région de Tel al-Sultan près de Rafah pour en établir un nouveau à proximité. La semaine dernière, le département d'État américain a annoncé un financement de 30 millions de dollars pour la GHF, sa première contribution directe connue au groupe.
Israël a partiellement assoupli son blocus de Gaza après des pressions de ses alliés américains. Cela fait suite à des avertissements d'experts mondiaux concernant la famine menaçant plus de 500 000 personnes. L'armée israélienne a lancé une campagne à Gaza en réponse à l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023, qui avait causé environ 1 200 décès.
La situation à Gaza demeure critique, avec plus de 56 500 personnes tuées depuis le début des hostilités, selon le ministère de la santé du territoire. Les enquêtes de l'IDF sur les rapports de dommages aux civils soulèvent des questions sur la conduite des opérations et la protection des civils dans un contexte de conflit intense.