
Le conflit au Soudan a pris une tournure alarmante, avec des factions en guerre qui n'ont pas accepté le plan de trêve proposé par les États-Unis. Massad Boulos, un émissaire américain, a déclaré que ni l'armée soudanaise ni les Forces de soutien rapide (RSF) n'ont formellement accepté cette initiative. Ce manque d'accord souligne la complexité de la situation actuelle.
Le conflit, qui a débuté en avril 2023, est le résultat d'une lutte de pouvoir entre l'armée et les RSF. Cette lutte a entraîné des conséquences désastreuses, notamment la famine, des meurtres ethniques et un déplacement massif de la population. Les efforts antérieurs pour établir la paix, menés par plusieurs nations, n'ont pas abouti.
Lors d'une conférence de presse, Boulos a mentionné que l'armée soudanaise avait formulé des préconditions qu'il considère impossibles à réaliser. Cette situation complique encore plus les négociations. Le général Abdel Fattah al-Burhan a critiqué le dernier plan américain, le qualifiant de "pire" qu'il ait jamais vu, affirmant qu'il marginalisait l'armée tout en légitimant les RSF.
Boulos a rétorqué que les critiques de Burhan reposaient sur des informations incorrectes. L'armée soudanaise a déjà exprimé son opposition à l'inclusion des Émirats arabes unis dans les discussions de paix, exigeant un retrait des RSF des zones civiles avant d'accepter une trêve.
La situation humanitaire au Soudan est critique. Les agences de l'ONU estiment que les opérations d'aide sont "au bord de l'effondrement". Actuellement, des milliers de personnes fuient El Fasher en raison de la violence, et l'accès humanitaire est fortement restreint. Les fonds nécessaires pour l'aide humanitaire n'atteignent pas les objectifs fixés.
Le chef des RSF, Mohamed Hamdan Dagalo, a annoncé un cessez-le-feu unilatéral, mais il reste flou si cette déclaration sera respectée. Boulos a exprimé son espoir que cette annonce soit suivie d'effets positifs, tout en soulignant que le soutien extérieur aux parties en conflit doit cesser.
Le climat politique au Soudan est tendu, avec des accusations d'armement des RSF par les Émirats, ce que ce dernier a nié. Anwar Gargash, conseiller diplomatique du président des Émirats, a affirmé que les allégations mensongères ne dissuaderaient pas son pays de rechercher la paix. Il a également souligné que l'avenir du Soudan ne pouvait pas être dicté par les Frères musulmans.
Boulos a averti que si les États-Unis classent les Frères musulmans comme un groupe terroriste, cela pourrait avoir des répercussions sur les affiliés régionaux. Cette situation pourrait compliquer davantage les efforts de paix et exacerber les tensions existantes.
La situation au Soudan reste très préoccupante, avec des factions toujours en désaccord sur les termes d'une trêve. Les conséquences humanitaires sont dévastatrices et nécessitent une attention urgente. Les acteurs internationaux doivent intensifier leurs efforts pour parvenir à une solution durable, tout en tenant compte des réalités sur le terrain.