L'armée de terre recrute chaque année, principalement pour le combat. En 1996, le président Jacques Chirac a annoncé la fin du service militaire pour des milliers de jeunes hommes. La loi du 27 octobre 1998 a officialisé cette décision, marquant le passage d’une armée de conscrits à une armée de métier.
Trente ans plus tard, l’armée de terre continue à recruter massivement. « Nous réalisons nos objectifs chaque année », précise le général Goujon, responsable du recrutement pour les forces terrestres. « Nous avons besoin de 15 000 à 16 000 personnes avec des compétences. »
Malgré un léger ralentissement en 2023 dû à un effet décalé post-Covid, l'uniforme attire toujours. Les militaires mettent en place diverses stratégies pour séduire les nouvelles recrues, notamment via les réseaux sociaux. Des salons de l’emploi et des forums de citoyenneté sont souvent des lieux de rencontre.
Chaque année, l’armée touche environ 800 000 jeunes, avec 26 000 dossiers remplis et environ 15 000 à 16 000 recrutements. Le général souligne que le défi reste important, car il faut combiner quantité et qualité. La situation économique actuelle contribue à l’attractivité des métiers de combattants.
Les opérations extérieures (Opex) et la possibilité de vivre des aventures à risque attirent particulièrement les jeunes. Le général Goujon note qu'il existe un lien entre l'engagement et la situation internationale, avec un pic de candidatures au début de la guerre en Ukraine.
Outre le combat, l’armée propose des métiers variés, notamment dans le numérique, le génie, l’artillerie, la logistique et la maintenance du matériel. « Nous essayons d’attirer des techniciens supérieurs et des ingénieurs. »
La politique de rémunération des personnels militaires et civils est en constante réflexion. L'objectif est d'améliorer l’attractivité et la fidélisation des recrues. La Loi de programmation militaire 2019-2025 a concentré ses efforts sur la nouvelle politique de rémunération des militaires, mise en place entre 2021 et 2023.
Cette réforme a permis une simplification des dispositifs indemnitaires et une revalorisation significative de la solde. La loi de programmation militaire 2024-2030 se concentre sur l’attractivité des grilles indiciaires et la revalorisation des agents contractuels dans certains métiers.
Malgré les efforts, l’armée de terre fait face à des défis. La baisse des naissances pourrait rendre le recrutement plus difficile d'ici 2030. « Nous allons perdre un quart des personnes que nous pouvons toucher dans la classe d’âge des 18 ans », explique un officier supérieur.
Concernant les femmes, elles représentent 13 % de l’armée de terre. L’armée met en avant leur rôle et leurs expériences. « Nous déployons des efforts permanents dans ce domaine, en veillant à l’équité et au mérite », conclut le général Goujon.
Le recrutement dans l’armée de terre est un enjeu crucial. Avec une politique de rémunération repensée et une diversité de métiers, l’armée tente d’attirer de nouvelles recrues. Les défis à venir, notamment démographiques, nécessitent une adaptation continue pour maintenir l’efficacité des forces armées.