Le Real Instituto Elcano (RIE) a publié son baromètre annuel, une enquête menée depuis 45 ans. Celle-ci analyse l'impact des thèmes internationaux en Espagne. Les résultats montrent une augmentation du sentiment de européisme, mais une diminution de l'importance accordée à l'appartenance à l'UE.
Carmen González-Enríquez, chercheuse principale du RIE, souligne que le sentiment d'européité a augmenté. Il est passé de 6,5 à 7,7 sur une échelle de 1 à 10 depuis 2014. Malgré cela, seulement 83% des Espagnols considèrent que l'appartenance à l'UE est positive, une baisse de 8 points depuis 2021.
Le manque de connaissance sur le fonctionnement de l'UE est préoccupant. En effet, seulement la moitié des Espagnols affirment comprendre son fonctionnement. Cela souligne un écart entre le sentiment d'appartenance et la compréhension des institutions européennes.
Les Espagnols expriment une volonté d'investir davantage dans l'industrie européenne et le contrôle des frontières. Toutefois, l'intérêt pour les énergies renouvelables diminue. Un soutien massif à l'OTAN est observé, avec 85% d'approbation.
Concernant le budget de la défense, 57% des répondants estiment que l'Europe doit investir plus. En Espagne, 49% soutiennent une augmentation des dépenses militaires, ce qui témoigne d'une préoccupation croissante pour la situation géopolitique.
Le baromètre a également interrogé sur l'approche de l'UE envers la Chine. 59% des Espagnols ne voient pas de danger dans ce rapprochement. Cependant, 36% craignent des conséquences économiques avec les États-Unis.
Cette situation a sensibilisé les Espagnols à la nécessité de compétition sur le marché mondial. Le sentiment général est que l'Espagne doit se préparer à un environnement économique complexe.
Les résultats montrent un pessimisme croissant concernant la guerre en Ukraine. Selon González-Enríquez, les Espagnols doutent de la possibilité de récupérer les territoires perdus. 75% estiment que l'Europe doit continuer à soutenir militairement l'Ukraine.
Un nombre significatif, 52%, pense que l'Espagne devrait envisager d'envoyer des troupes. Ce soutien est notable, car il contraste avec les réponses habituelles sur l'intervention militaire.
Concernant Gaza, un changement est observé dans la perception de la responsabilité. Le pourcentage de ceux qui croient que les deux parties sont responsables a augmenté. 60% des répondants estiment que la solution à deux États est la meilleure.
82% des Espagnols qualifient les actions d'Israël de génocide. De plus, 78% pensent que l'Europe devrait reconnaître la Palestine, ce qui reflète un changement significatif dans l'opinion publique.
En somme, le baromètre du RIE révèle des tendances complexes dans l'opinion publique espagnole. Malgré un sentiment de solidarité européenne, il existe des préoccupations croissantes concernant la défense et les relations internationales. Les résultats montrent aussi une maturité dans la perception des conflits, illustrant une volonté de distinction entre les actions politiques et les peuples.