Les ministres font face à des demandes pour relancer le traitement des demandes d'asile syriennes, alors que plus de 7 000 personnes sont encore dans l'incertitude. Le Royaume-Uni a suspendu les décisions sur ces demandes en décembre, suite à la chute du président Bachar al-Assad.
Plus de cinq mois après, les Syriens au Royaume-Uni ne savent toujours pas quand leurs demandes seront examinées. Des ONG, comme le Refugee Council, indiquent que cette situation laisse des personnes dans un "flou indéfini" et appellent à traiter les demandes au cas par cas.
Le gouvernement a déclaré que les décisions étaient suspendues "pendant que nous évaluons la situation actuelle". Une source du ministère de l'Intérieur a précisé que c'était "une étape nécessaire" en l'absence d'informations objectives pour évaluer les risques des retours en Syrie.
Selon les dernières données, 7 386 Syriens attendaient une décision sur leur demande d'asile fin mars. Le régime d'Assad a été renversé par une offensive menée par le groupe militant islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) en décembre, après des années de guerre civile.
Les demandeurs d'asile n'ont généralement pas le droit de travailler pendant que leur dossier est examiné. Ils reçoivent un hébergement financé par le gouvernement et un soutien financier pour les besoins essentiels. Jon Featonby, analyste au Refugee Council, a souligné que cette situation impacte également le contribuable, car le gouvernement doit loger de nombreuses personnes.
Plus de 5 500 Syriens vivaient dans des logements financés par l'État fin mars, dont 2 130 dans des hôtels, que le gouvernement souhaite ne plus utiliser pour les demandeurs d'asile. M. Featonby a averti que cette situation crée un "blocage" dans le système.
Azadi, un jeune homme kurde, est arrivé au Royaume-Uni par bateau en juin 2023 et attend une décision sur sa demande. Bien qu'il soit reconnaissant pour l'aide du gouvernement, il souhaite pouvoir travailler et contribuer par des impôts.
Il a exprimé son stress face à l'incertitude de sa situation, déclarant : "Chaque jour est le même. Je ne progresse pas." De plus, il ne fait pas confiance au nouveau gouvernement syrien, jugeant que la situation n'est pas sûre pour les Kurdes.
La suspension concerne également les Syriens déjà reconnus comme réfugiés, qui ont le droit de rester au Royaume-Uni pour cinq ans avant de pouvoir demander un statut permanent. Le Refugee Council a noté que ce statut temporaire complique souvent l'accès à un emploi ou à un logement.
Leen Albrmawi, arrivée au Royaume-Uni en octobre 2019, a vu sa vie se "s'effondrer" à cause de cette suspension. Elle avait été acceptée dans une université mais a perdu son droit à un prêt étudiant en raison de son statut temporaire.
La situation des Syriens au Royaume-Uni reste précaire. Les demandes d'asile sont suspendues, laissant des milliers de personnes dans l'incertitude. Le Refugee Council appelle à une réévaluation des demandes, surtout pour ceux cherchant une protection pour des raisons non liées au régime précédent.