Un juge fédéral des États-Unis a rendu mercredi un verdict qui bloque une politique controversée du gouvernement de Donald Trump. Cette politique empêchait les migrants traversant la frontière mexicaine de demander l'asile. Le juge Randolph Moss, du district de Columbia, a déclaré que cette mesure présidentielle constitue une extralimitation des fonctions de l'administration.
Dans son jugement, il a affirmé : "Le président ne peut pas adopter un système d'immigration alternatif qui remplace les lois du Congrès." Ces propos ont été rapportés par la CNN, soulignant que "aucune disposition de la Loi sur l'immigration et la nationalité ni de la Constitution n'accorde au président ou à ses délégués l'autorité large revendiquée dans la proclamation." Cette décision arrive alors que l'administration Trump se vante d'une réduction significative des traversées frontalières.
Malgré la décision judiciaire, Donald Trump a célébré sur la plateforme Truth Social les dernières statistiques frontalières. Il a déclaré : "Félicitations, États-Unis ! Les statistiques de juin sont disponibles et, une fois de plus, ce sont les chiffres les plus bas jamais enregistrés." Trump a mis en avant que la Patrouille frontalière n'a signalé aucune entrée d'immigrants illégaux.
Bien qu'il n'ait pas mentionné directement le juge Moss, Trump a averti qu'il existe encore des "juges radicaux de gauche" qui tentent d'ouvrir la frontière. Il a exhorté les républicains à être "intelligents, forts, et à ne jamais laisser ces juges fous transformer notre pays en un pays du tiers monde."
La décision du juge Moss devrait être ratifiée dans 14 jours, et une appel du gouvernement de Washington est attendue. Les critiques envers le magistrat ne se sont pas fait attendre. Tricia McLaughlin, porte-parole du Département de la Sécurité nationale, a qualifié Moss de "juge de district rebelle". Elle espère que l'administration sera soutenue par un tribunal supérieur.
McLaughlin a déclaré que "le président a sécurisé la frontière de manière historique en utilisant tous les outils légaux disponibles." Elle a ajouté que "aujourd'hui, un juge de district rebelle lui a retiré ces outils, menaçant ainsi la sécurité des Américains."
En revanche, la décision judiciaire a été accueillie avec enthousiasme par des organisations de droits civiques. L'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), qui avait déposé une plainte contre la proclamation présidentielle, a salué le verdict. Lee Gelernt, avocat de l'ACLU, a déclaré : "C'est une énorme victoire pour ceux qui fuient le danger et l'État de droit."
Il a ajouté que "le tribunal a correctement reconnu que le président ne peut pas simplement ignorer les lois adoptées par le Congrès." Cette décision marque un tournant significatif dans la lutte pour les droits des migrants.
Cette décision judiciaire met en lumière les tensions entre les politiques d'immigration de l'administration Trump et les lois en vigueur. Les réactions variées témoignent des profondes divisions sur cette question. Les défenseurs des droits civiques voient une victoire importante, tandis que l'administration Trump continue de défendre ses actions. L'avenir de la politique d'immigration aux États-Unis reste incertain.