Près de 70 000 Sud-Africains auraient manifesté leur intérêt pour émigrer aux États-Unis, suite à l'offre de Washington de réinstaller des membres de la communauté afrikaner. Selon la Chambre de commerce sud-africaine aux États-Unis (Saccusa), son site a enregistré des dizaines de milliers d'inscriptions de personnes cherchant plus d'informations.
En février, le président Donald Trump a signé un décret exécutif permettant l'admission des Afrikaners comme réfugiés, les qualifiant de victimes de discrimination raciale injuste. Les relations entre les États-Unis et l'Afrique du Sud se sont tendues depuis l'arrivée de Trump à la présidence.
Saccusa a qualifié la remise de la liste des intéressés à l'ambassade des États-Unis à Pretoria de pas décisif. Un officiel de l'ambassade a confirmé la réception de cette liste, qui compte 67 042 personnes, principalement des Afrikaners ou des anglophones.
La majorité des personnes intéressées par cette migration ont entre 25 et 45 ans et ont entre deux et trois personnes à charge. Neil Diamond, président de Saccusa, a indiqué que l'organisation, bien qu'elle ne soit pas un organe gouvernemental, s'est engagée dans ce processus par accident, face à une demande accrue d'informations sur la réinstallation.
Des groupes de droite aux États-Unis ont commencé à prêter attention à ces affirmations de discrimination, tandis que la minorité blanche en Afrique du Sud détient encore la majorité des terres et de la richesse, plus de 30 ans après la fin de l'apartheid.
Les tensions ont atteint un pic en janvier, lorsque le président sud-africain Cyril Ramaphosa a signé une loi permettant à l'État de saisir des terres sans compensation, à condition que cela soit dans l'intérêt public. Cette décision fait suite à des années d'appels à la réforme foncière, visant à redistribuer les terres agricoles de la minorité blanche.
En réaction à cette loi, Trump a élargi son offre de statut de réfugié aux Afrikaners fuyant une discrimination raciale soutenue par le gouvernement. En mars, il a même élargi l'invitation à tous les agriculteurs d'Afrique du Sud, qualifiant le pays de mauvais endroit en ce moment.
Le président Ramaphosa a répondu aux critiques de Trump en affirmant que l'Afrique du Sud n'avait pas saisi de terres et que la nouvelle loi garantissait un accès équitable à la terre, conformément à la constitution. Cependant, la situation entre les deux pays s'est détériorée, culminant avec l'expulsion de l'ambassadeur sud-africain à Washington.
Le secrétaire d'État Marco Rubio a qualifié l'ambassadeur de politicien provocateur sur les questions raciales, intensifiant les tensions diplomatiques. Les relations entre les États-Unis et l'Afrique du Sud continuent d'évoluer dans un contexte de méfiance croissante.
En somme, l'intérêt des Sud-Africains pour l'asile aux États-Unis souligne des tensions raciales et politiques persistantes. Les décisions prises par les gouvernements des deux pays auront des répercussions durables sur leurs relations. L'avenir reste incertain pour ceux qui envisagent de quitter leur pays natal en quête de sécurité.