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Quand les deux assassins de ton père sont des idoles à la foire : "c'est une vexation"

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Les Txosnas de Bilbao : Épicentre des Célébrations

Les txosnas (ou casetas) sont situées sur la rive droite de la ria et représentent le cœur des festivités de l'Aste Nagusia, la semaine grande de Bilbao. Parmi elles, Txori Barrote est sans doute la plus controversée et peut-être la plus grande. Avec une hauteur d'environ 10 mètres, elle dispose d'un bar de 15 à 20 mètres de long.

Au-dessus de ce bar se trouve un frise de la même longueur, où sont installés des haut-parleurs et 16 perches noires. Certaines perches sont ornées de t-shirts, évoquant un vestiaire de football, tandis que d'autres sont vides. Les t-shirts blancs, ornés de fines bandes noires, portent le logo de la comparsa à laquelle appartient la txosna : un pic vert qui brise les barres noires avec son bec.

Symbolisme et Controverse

La comparsa n'a pas toujours porté ce nom. Créée en 1981, elle a changé de nom en 1986 pour Txori Barrote, un choix qui semble être un plaidoyer en faveur de la liberté des prisonniers, en particulier ceux de l'ETA. Cette intention est mise en lumière par les 16 noms écrits en majuscules au-dessus de chaque perche.

Beaucoup de danseurs devant la caseta pensent qu'il s'agit d'un hommage aux membres de la txosna, mais ce sont en réalité des condamnés de l'ETA dont la peine est encore en cours. Par exemple, le premier nom, Asier Mardones, a fait la une des journaux en mars 2024 pour avoir été autorisé à partager sa cellule avec sa femme, également condamnée.

Réactions des Victimes

Daniel Portero, fils de Luis Portero, premier procureur en chef du Tribunal supérieur de justice d'Andalousie, dénonce cette situation depuis 17 ans. En tant que victime et président de l'association Dignité et Justice, il a déclaré qu'il ne peut plus se rendre à ces événements en raison des menaces qu'il a reçues.

Bien qu'il n'ait pas été présent cette année, un de ses émissaires a pris des photos pour soutenir une dénonciation déposée à la Cour nationale pour « un présumé délit de humiliation des victimes du terrorisme ». Cette dénonciation liste les noms des prisonniers « glorifiés » dans la txosna.

Demandes de Retrait

Portero exige le retrait immédiat des noms des 16 prisonniers de la caseta de Txori Barrote. Il appelle également à l'interdiction des événements organisés par Kaskagorri, une autre comparsa souvent entourée de polémique. Les actes de Kaskagorri, qui ne mentionnent pas les prisonniers de l'ETA, sont considérés comme une provocation par les victimes.

La victime et l'association Dignité et Justice estiment que ces événements sont des actes d'apologie du terrorisme. Ils demandent des mesures législatives pour sanctionner ces actes, soulignant l'impact émotionnel sur les victimes.

Contexte et Réactions Sociétales

Ces incidents ne sont pas isolés. Covite, l'association principale des victimes du Pays Basque, a documenté 135 événements de soutien à l'ETA pendant les fêtes estivales. Dans 26 de ces cas, des municipalités gouvernées par EH Bildu ont facilité leur organisation.

Des plaintes ont été déposées pour des pancartes en faveur des prisonniers de l'ETA, et des actions sont en cours pour interdire ces manifestations. Les victimes, comme Portero, expriment leur douleur face à ces célébrations qui, selon elles, déshonorent leur mémoire.

Conclusion

La situation autour des txosnas de Bilbao met en lumière des tensions profondes dans la société basque. Les revendications des victimes du terrorisme se heurtent à des traditions festives qui, pour certains, glorifient des actes de violence. Cette dynamique complexe soulève des questions sur la mémoire, la justice et la réconciliation.

Publié le : 22 août 2025
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