En Charente-Maritime, les associations opposées aux méga-bassines pour l'irrigation agricole sont en difficulté. Lors d'une marche à Mauzé-sur-le-Mignon, des tensions sont apparues. La préfecture a récemment modifié la composition de la Commission locale de l'eau (CLE), un organe crucial pour la gestion de l'eau dans le département.
Le 6 décembre 2024, la préfecture a annoncé la perte de l'Association de protection, d'information et d'études de l'eau et de son environnement (APIEEE) de la CLE. Cette association, fondée en 1990, avait été un membre actif pendant trois décennies. Sa présidente, Joëlle Lallemand, a appris son éviction par l'arrêté préfectoral, sans explication préalable.
La préfecture, interrogée par « Le Parisien », a justifié cette décision par des choix antérieurs, notamment dans les Deux-Sèvres. Dans ce département, l'APIEEE avait également été exclue de diverses instances pour ses positions contre les méga-bassines. Ces mesures sont perçues par certains comme une répression à l'encontre des voix écologistes.
Les réactions à cette éviction sont variées. Certains y voient une mesure de rétorsion pour réduire la voix des opposants aux méga-bassines. La préfecture a exprimé sa volonté de travailler avec des acteurs « enclins au dialogue », sans fournir d'informations concrètes sur les raisons de l'exclusion de l'APIEEE.
Joëlle Lallemand a déposé un recours gracieux auprès de la préfecture. Malgré l'éviction, l'APIEEE a été réintégrée par l'intermédiaire de Poitou-Charentes Nature, montrant ainsi une résilience face à la situation.
Le nouvel arrêté a également introduit une association de cultivateurs de chanvre dans la CLE, augmentant la diversité des acteurs présents. Cela reflète une tendance à inclure différentes voix dans les débats sur l'eau. Les pêcheurs, kayakistes et la Chambre d'agriculture sont également représentés, soulignant l'importance des équilibres dans la gestion des ressources.
Dans les Deux-Sèvres, une association de randonnée a été préférée à une autre écologiste pour intégrer le « parlement de l'eau ». Cela montre que les choix de représentation peuvent avoir des impacts significatifs sur les discussions autour de l'eau et de l'irrigation.
La situation en Charente-Maritime met en lumière les tensions entre les acteurs de l'eau. L'éviction de l'APIEEE soulève des questions sur la transparence et l'inclusivité des décisions. Alors que certains acteurs sont écartés, d'autres prennent leur place, reflétant les enjeux complexes de la gestion de l'eau dans la région. La lutte pour une représentation équitable continue.